PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont hésitantes mais vues en baisse jeudi à l'ouverture après que la Fed a relevé la veille comme attendu son principal taux d'intérêt et ouvert la voie à une possible pause, tandis que la BCE se réunit plus tard dans la journée et devrait également relever ses taux d'un quart de point.

D'après les indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait reculer de 0,33% à l'ouverture, le Dax à Francfort de 0,24% et le FTSE à Londres reculer 0,37%.

La Banque centrale européenne (BCE) devrait également annoncer une hausse de 25 points de base de ses taux jeudi, le resserrement du crédit bancaire dans la zone euro et le ralentissement de l'inflation de base en avril, deux indicateurs clés connus la veille, plaidant selon les analystes pour un relèvement limité.

La crise de confiance dans les banques après la débâcle de Credit suisse, il y a un peu plus d'un mois, plaide également en faveur d'une approche plus souple de la part de Francfort afin d'éviter de mettre le secteur en difficulté.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a indiqué mercredi à l'issue de sa réunion de deux jours de politique monétaire qu'elle relevait son principal taux d'intérêt de 25 points de base, comme attendu, et a ouvert la voie à une possible pause dans sa campagne de hausse des taux.

Cependant, rappelant avoir toujours pour objectif de contrôler l'inflation, Jerome Powell, le patron de la Fed, a indiqué qu'il était prématuré de dire que la campagne de hausse des taux était terminée.

La fin d'un cycle de hausse des taux d'intérêt qui a pénalisé le marché est peut-être en vue, mais l'incertitude concernant les valorisations des actions et les perspectives économiques maintient les investisseurs en alerte et leur fait craindre de nouvelles turbulences.

En théorie, cela devrait être une bonne nouvelle pour les actions et les autres actifs dits à risque, qui ont fléchi sous le barrage des hausses de taux l'année dernière. Pourtant, certains investisseurs craignent que le rebond de 6,5 % de l'indice S&P 500 cette année n'ait rendu les actions onéreuses. Beaucoup craignent également que les hausses de taux de la Fed ne précipitent une récession dans le courant de l'année.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, voyant les gains enregistrés au cours de la séance s'effacer alors que les commentaires du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, ont laissé les investisseurs dans le flou quant à la campagne de hausse des taux de la banque centrale américaine.

L'indice Dow Jones a cédé 0,80%, ou 270,29 points, à 33.414,24 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 28,83 points, soit 0,70%, à 4.090,75 points.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 55,18 points (0,46%) à 12.025,33 points.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo est fermée jusqu'à la fin de la semaine à l'occasion de la "Golden Week".

Les Bourses de Shanghaï et Hong Kong étaient en hausse jeudi grâce à des gains dans les secteurs de la finance et des entreprises publiques après le congé du 1er mai.

Le SSE Composite à Shanghaï prenait 0,6%, tandis que le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale reculait de 0,1%.

L'activité manufacturière en Chine a reculé en avril à 49,5, après 50,0 en mars en raison d'une faible demande intérieure, ce qui suggère un ralentissement du secteur manufacturier. Le seuil de 50 sépare contraction et expansion de l'activité.

TAUX

Dans l'ensemble, les obligations globalement stables, les marchés ayant pleinement intégré la hausse de taux de la Fed.

Le dix ans allemand recule de 0,4 points de base à 2,2460%. Son équivalent américain cède 4 points de base points de base à 3,3543%.

CHANGES

Le dollar était en baisse par rapport aux principales devises jeudi après que la Fed a ouvert la porte à une pause dans son cycle de resserrement agressif.

Le dollar recule de 0,2423% face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Les prix du pétrole se sont légèrement redressés jeudi, mais n'ont pas pu rattraper la baisse de plus de 9% enregistrée au cours des trois jours précédents avec les inquiétudes concernant la demande dans les principaux pays consommateurs.

Le baril de Brent progresse de 0,73% à 72,86 dollars et baril de brut léger américain avance de 0,31% à 68,9 dollars.

(Rédigé par Kate Entringer)