LONDRES, 20 janvier (Reuters) - L'économie européenne, "au bord de la déflation", a un besoin urgent de nouvelles mesures de relance, en particulier de la part de sa principale économie, l'Allemagne, a déclaré mardi l'ancien secrétaire au Trésor américain Lawrence Summers.

Il a aussi estimé que des achats d'obligations souveraines par la banque centrale européenne, correspondant à une politique d'assouplissement quantitatif, seraient bienvenus et certainement mieux que rien.

Il a toutefois ajouté qu'il y a une limite à ce que l'assouplissement quantitatif permet de réaliser en termes de soutien à la croissance et que d'autres mesures comme la stimulation budgétaire et l'effacement de dettes seraient nécessaires.

"L'Europe ne croît pas et elle est au bord de la déflation", a déclaré Summers lors d'une intervention à la London School of Economics à la veille de l'ouverture du Forum économique mondial de Davos où il doit se rendre.

"Est-ce que c'est trop demander que l'Allemagne ait une vision prospective d'une destinée européenne commune en pensant à la politique macroéconomique (...) plutôt que de garder les oeillères d'une mentalité de comptable ?" s'est-il interrogé.

L'annonce par la Banque centrale européenne d'un programme d'achat d'obligations souveraines à l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs de jeudi afin de prévenir les risques de déflation est largement considérée comme acquise.

Summers a aussi dit que les responsables économiques étaient confrontés à un excédent "chronique" d'épargne à l'échelle mondiale qui a poussé les taux d'intérêt à des plus bas historiques à travers le monde et qu'ils devraient changer de philosophie.

"Nous devons dépasser l'idée calviniste qui veut que plus d'épargne est toujours une bonne chose et que l'endettement est mauvais parce que ce que nous avons aujourd'hui (...) c'est un excès chronique d'épargne et au vu des données de marché nous allons devoir vivre avec cela pendant encore quelques temps."

(Jamie McGeever et Francesco Canepa, Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)