Les indices européens ont accentué leurs pertes en fin de séance après que ceux de Wall Street se sont retournés à la baisse, pénalisés une nouvelle fois par les valeurs technologiques, notamment Apple, qui perdait plus de 2% à l'heure de la clôture en Europe, et par les bancaires.

Le CAC 40 a perdu 0,65% à 5.068,85 points. Le Footsie britannique a cédé 0,28% et le Dax allemand a reculé de 0,52%.

La Bourse de Milan a perdu 0,78% sur fond de confrontation entre Rome et Bruxelles sur la politique budgétaire du gouvernement italien.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,6%, le FTSEurofirst 300 0,65% et le Stoxx 600 0,6%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les investisseurs européens ont appris en première partie de séance que l'économie allemande s'était contractée au troisième trimestre pour la première fois depuis 2015, affaiblie par un coup de frein des exportations dans un contexte de tensions commerciales internationales et par une baisse de la production automobile due à l'entrée en vigueur de nouvelles normes antipollution.

La zone euro dans son ensemble a quant à elle connu au troisième trimestre sa croissance la plus faible en quatre ans et la hausse de l'emploi a aussi ralenti sur la période, montrent des données publiées par Eurostat, l'office de statistique de l'Union européenne.

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont enregistré en octobre leur hausse la plus marquée depuis neuf mois, portée en particulier par l'essence et les loyers.

Les investisseurs ont surtout retenu que ces chiffres étaient conformes à leurs attentes, sans mauvaise surprise susceptible de conduire la Réserve fédérale à accélérer sur la voie du resserrement, et les futures de Wall Street ont augmenté leurs gains.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le compartiment des ressources de base (-1,65%) a pesé sur la tendance après l'accumulation de signaux indiquant un ralentissement de l'économie chinoise.

Du côté des valeurs individuelles, l'opérateur télécoms Iliad (+9,64%) a terminé en tête du Stoxx 600 au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels, qui font ressortir une augmentation de son chiffre d'affaires grâce notamment à la réussite de son lancement en Italie.

Alstom a gagné 2,96% après avoir annoncé une forte progression de ses résultats sur les six premiers mois de l'exercice 2018-19 et un carnet de commandes record avant son rapprochement avec l'allemand Siemens, qui devrait être bouclé au premier semestre 2019.

A la baisse, Orpea a encore perdu 3,47% au lendemain d'un abaissement de recommandation par Credit Suisse, qui estime que la valorisation du titre a touché un pic et a révisé à la baisse ses prévisions de marge pour les années à venir. L'action avait cédé plus de 5% mardi.

À WALL STREET

La Bourse de New York a ouvert en hausse, apparemment soulagée de ne pas avoir de trop mauvaises nouvelles du côté de l'inflation, mais la tendance s'est retournée et les trois grands indices perdaient de 0,2% à 0,3% alors que les Bourses européennes fermaient.

A mi-séance, l'indice S&P des valeurs technologiques cédait 0,7%, celui des services aux collectivités ("utilities") 1,11%, celui des financières 0,62%.

TAUX

Du côté de la dette souveraine, le rendement de l'emprunt d'Etat italien à 10 ans a bondi vers des pics de trois semaines après que Rome a soumis un budget 2019 inchangé au niveau des hypothèses de croissance et de déficit mais avec des objectifs de dette revus en baisse.

Le taux des Treasuries à 10 ans perd un peu de terrain, autour de 3,13%.

CHANGES

L'euro, un temps sous pression à la suite du refus de Rome de bouger sur le budget, est reparti à la hausse pour repasser 1,13 dollar parallèlement à un repli du billet vert, qui cède 0,33% face à un panier de devises de référence.

La livre sterling progresse dans l'attente des annonces que doit faire Theresa May à l'issue de la réunion du gouvernement britannique consacrée à l'examen du projet d'accord "technique" sur le Brexit conclu entre les négociateurs européens et britanniques.

PETROLE

Les cours du pétrole amorcent un rebond après des informations de Reuters faisant état de discussions entre l'Opep et ses alliés en vue de réduire leur production.

Le Brent de la mer du Nord prend près de 2% à 66,65 dollars le baril. Il avait abandonné mardi 6,6%.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal