Cette estimation de la Fédération française de football (FFF) ne comprend pas les coûts d'accès aux enceintes. La FFF a également estimé que 15.000 emplois seront nécessaires pendant la durée des chantiers. A plus long terme, une fois l'Euro terminé, 4.000 emplois seraient créés sur les sites pour l'accueil, la surveillance ou l'entretien.

Le choix de la France pour organiser la compétition viendra donner un coup de pouce à un secteur du BTP où les perspectives d'activité restent toujours incertaines.

"Je pense que le secteur en avait bien besoin car en dehors de la mobilisation de tout un peuple derrière son équipe, il y a actuellement quelques sujets de préoccupation liés à la conjoncture budgétaire et financière un peu morose, c'est donc un très bonne chose", a déclaré par téléphone à Reuters Jean-François Roverato, PDG du groupe Eiffage.

Les trois géants français du secteur, Vinci, Bouygues et Eiffage sont déjà à pied d'oeuvre sur plusieurs sites: Eiffage a été choisi pour construire le nouveau stade de Lille, un investissement de 320 millions d'euros, tandis que Vinci et Bouygues sont présélectionnés pour les travaux de couverture et d'agrandissement du stade Vélodrome à Marseille, projet estimé à 200 millions d'euros.

DES STADES TROP ANCIENS ET TROP PETITS

La FFF a pré-sélectionné en tout douze villes d'accueil pour la compétition, neuf enceintes principales et trois de réserve: Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Strasbourg, Saint-Etienne, Nancy, Lens et Saint-Denis.

Sur les douze sites, sept sont à rénover et quatre à construire à Lyon, Lille, Bordeaux et Nice. Au Stade de France, des travaux de rénovation ont déjà débuté depuis plusieurs années et continueront jusqu'en 2016.

Les chantiers doivent bénéficier de 150 millions d'euros d'aides publiques, une enveloppe que le gouvernement avait promise quelle que soit le choix vendredi de l'UEFA.

En défendant le dossier français, le directeur de la communication de la FFF et du comité de pilotage de la candidature, Jean-Pierre Golven, avait souligné que 60% des investissements proviendraient de fonds privés, une garantie en cette période de crise où les États rechignent à la dépense.

La Commission "Grands Stades Euro 2016", créée en 2008, avait prôné sous l'égide de Philippe Séguin la modernisation des enceintes françaises, la création de grands stades polyvalents et une évolution de leurs modes de financement. Les douze chantiers de l'Euro 2016 vont consacrer la montée en puissance du financement purement privé (600 millions d'euros selon la FFF) et du Partenariat public privé (PPP), où le constructeur assure également l'exploitation et la maintenance du site moyennant une redevance.

La FFF a estimé à 850 millions d'euros les financements mixtes qui iront à une partie des chantiers.

La France possède actuellement cinq enceintes d'au moins 40.000 places, dont le Stade de France et le Parc des Princes aux portes de Paris, alors que l'Allemagne en abrite plus de 15, l'Italie 12 et l'Angleterre 9. Selon la FFF, dans l'Hexagone les stades de Ligue 1 ont une moyenne d'âge de 66 ans.

Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot