Le retrait de L'Espresso, qui fait suite à celui du groupe suisse Ringier mardi, ne laisse plus que, outre Prisa, deux candidats en lice : Claude Perdriel, P-DG du Nouvel Observateur, et un trio composé du banquier d'affaires Matthieu Pigasse, du mécène Pierre Bergé et du fondateur de Free, Xavier Niel.

Dans son édition de jeudi, le quotidien Les Echos précise que le trio a déposé son offre mercredi et que Claude Perdriel devrait faire de même jeudi.

Les repreneurs potentiels doivent déposer une offre ferme d'ici vendredi midi.

Le groupe de presse, qui comprend Le Monde et son site internet, les magazines La Vie, Télérama, Courrier international et Le Monde diplomatique et une filiale imprimerie, est étranglé par les dettes et doit trouver d'ici la fin du mois plusieurs dizaines de millions d'euros pour assurer son avenir.

Un porte-parole de L'Espresso, qui contrôle le quotidien italien La Repubblica, a confirmé que le groupe avait étudié le dossier, ajoutant qu'il avait décidé de renoncer dans le contexte actuel.

Du côté de Prisa, qui détient 15% du Monde SA, une porte-parole a confirmé l'intérêt pour le groupe de presse français, sans plus de précisions.

AVANCES REMBOURSABLES

Dans une lettre publiée par le site internet des Echos, le directeur général de Prisa, Juan Luis Cebrian, réaffirme son intention de participer "seul ou avec des partenaires industriels" à la recapitalisation du Monde.

Mais il estime que les candidats à la recapitalisation pourraient verser des avances remboursables pour assurer les besoins de trésorerie à court terme du groupe et permettre de repousser jusqu'à la fin de septembre le dépôt des offres.

"Un délai raisonnable, jusqu'à la fin du mois de septembre, devrait être ouvert à tous les candidats actuellement déclarés ou en voie de se déclarer pour approfondir leurs audits, discuter avec la direction du groupe et se mettre ainsi en situation de déposer (...) au plus tard à la fin de ce délai, une offre ferme", écrit Juan Luis Cebrian.

Claude Perdriel, le P-DG du Nouvel Observateur, a précisé mardi dans un mail à Reuters qu'il n'avait pas encore trouvé de partenaire pour une offre sur le groupe de presse et qu'il estimait à entre 90 et 100 millions d'euros le montant nécessaire pour remettre à flots le groupe et rembourser ses dettes.

Stéphane Richard, directeur général d'Orange, a dit de son coté mardi à Reuters que l'opérateur était intéressé par un partenariat industriel avec Le Monde pour l'accompagner dans sa transition vers les contenus numériques.

Faute de temps pour évaluer les offres, le conseil de surveillance du Monde prévu le 14 juin ne devrait pas pouvoir se prononcer sur le choix du repreneur comme prévu et devrait se réunir lors d'une séance extraordinaire quelques jours plus tard.

Lagardère, qui possède 17,27% du Monde, a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de participer à sa recapitalisation.

Cyril Altmeyer, avec la contribution de Danilo Masoni à Milan, de Robert Hertz à Madrid et de Leila Abboud et Jean-Michel Bélot et Cyril Altmeyer à Paris, édité par Nicolas Delame