MADRID/GIBRALTAR, 4 août (Reuters) - Le gouvernement espagnol envisage des mesures de rétorsion contre Gibraltar en raison du conflit opposant Madrid et le territoire britannique au sujet de zones de pêche, a déclaré le ministre espagnol de l'Intérieur

"La récré est terminée", annonce Jose Manuel Garcia-Margallo dans une interview dimanche au journal ABC, en faisant référence à l'attitude plus souple adoptée vis-à-vis de Gibraltar par le précédent gouvernement socialiste

Le gouvernement de droite de Mariano Rajoy entend désormais réaffirmer la revendication territoriale de l'Espagne sur ce territoire de 30.000 habitants, objet d'un conflit vieux de trois siècles entre Madrid et Londres.

Le dernier sujet de tension remonte à dix jours, lorsque des navires de Gibraltar ont commencé à déverser en mer des blocs de béton pour créer un récif artificiel destiné à développer la richesse halieutique de la zone.

L'Espagne, qui considère que ce type d'installation nuira à ses propres pêcheurs, a répliqué en multipliant les contrôles à la frontière, provoquant ainsi de gigantesques embouteillages.

Selon le ministre espagnol de l'Intérieur, Madrid pense à mettre en place une taxe de passage de 50 euros et à intensifier les contrôles fiscaux sur les habitants de Gibraltar propriétaires d'un bien immobilier en Espagne.

Le gouvernement de Madrid étudie également la possibilité d'interdire l'espace aérien espagnol aux avions se rendant sur le rocher. (Fiona Ortiz, avec Dominique Searle à Gibraltar, Pascal Liétout pour le service français)