BELGRADE, 6 avril (Reuters) - L'Eglise orthodoxe de Serbie a mis en garde samedi contre une "trahison" alors que le gouvernement doit décider s'il renonce à la partition ethnique du Kosovo en échange de l'ouverture de négociations en vue d'une adhésion à l'Union européenne.

Bruxelles a donné à Belgrade jusqu'à mardi pour dire si elle prête à oeuvrer en faveur d'une réunification entre le Kosovo à majorité albanophone, qui a déclaré son indépendance en 2008, et une petite enclave peuplée d'environ 50.000 Serbes située dans le nord du pays.

Les Serbes, qui considèrent le Kosovo comme le berceau de la nation serbe et de la foi orthodoxe, ont livré une guerre aux Kosovars albanophones en 1998-1999 pour tenter d'empêcher la sécession de l'ancienne province yougoslave.

"La promesse la plus importante que vous, qui avez reçu le mandat du peuple pour diriger le navire serbe dans ces temps tumultueux, avez faite avant et après les élections, c'est que vous n'abandonneriez ou trahiriez jamais le Kosovo, sous quelque circonstances que ce soient", a écrit le patriarche Irinej dans une lettre publiée sur le site de l'Eglise.

La lettre était adressée au président nationaliste, Tomislav Nikolic, au Premier ministre Ivica Dacic et au chef du principal parti de la coalition gouvernementale, le vice-Premier ministre Aleksandar Vucic.

"La Serbie ne doit pas accepter de payer un prix aussi élevé en anticipant des bénéfices qu'elle n'est pas sûre d'obtenir", a-t-il conclu.

(Matt Robinson; Tangi Salaün pour le service français)