A LA VEILLE DU VOTE AUX COMMUNES, MAY DRAMATISE LES ENJEUX

LONDRES - A la veille du vote décisif à la Chambre des communes, la Première ministre britannique Theresa May a exhorté lundi les députés à donner une seconde chance à son accord de Brexit, avertissant que le fait de le rejeter pourrait entraîner à terme une dislocation pure et simple du Royaume-Uni.

"Je le dis aux élus de tous bords de cette chambre: quoi que vous ayez décidé, je vous prie, au cours des 24 heures qui viennent, de donner une seconde chance à l'accord", a déclaré la Première ministre.

"Non, il n'est pas parfait", a-t-elle dit à propos du texte soumis au vote. "Et oui, il s'agit d'un compromis", a-t-elle continué en invitant les députés à se demander comment le vote qu'ils exprimeront mardi sera jugé dans les manuels d'histoire.

Le vote sur l'accord de Brexit, initialement prévu le 11 décembre mais reporté in extremis par Theresa May pour tenter de fournir de nouvelles garanties et de convaincre les députés réticents, doit avoir lieu finalement mardi soir à la Chambre des communes, à deux mois et demi de la date du Brexit (29 mars à 23H00 GMT).

Il lui faut 318 voix pour faire passer l'accord de retrait négocié avec Bruxelles. Mais, en un mois, la situation ne semble cependant pas avoir évolué et un rejet apparaît dès lors comme l'issue la plus probable de ce vote crucial.

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UN "GRAND DÉBAT" TOUJOURS EN QUÊTE DE FIGURES INDÉPENDANTES

PARIS - Edouard Philippe a dévoilé lundi soir les modalités du "grand débat national" organisé en réponse à la crise des "Gilets jaunes", un exercice qui, à la veille de son coup d'envoi, peine à convaincre opposition et manifestants en raison des lignes rouges fixées par l'exécutif, notamment en matière fiscale.

Le Premier ministre a annoncé dans un communiqué qu'un "collège des garants" composé de cinq membres serait nommé pour garantir l'indépendance et l'impartialité du débat. Deux de ses membres seront désignés par le gouvernement; les trois autres respectivement par les présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique, social et environnemental.

Les cinq noms seront annoncés vendredi.

Le gouvernement propose en outre à toutes les formations politiques représentées au Parlement de participer à "un comité de suivi".

Malmené dans les sondages, l'exécutif mise sur ce débat, dont le coup d'envoi sera donné mardi à Grand Bourgtheroulde, dans l'Eure, par Emmanuel Macron, pour éteindre l'incendie allumé à l'automne, notamment par l'annonce de la hausse de la taxe carbone - abandonnée depuis - et reprendre la main avant les élections européennes du 26 mai.

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TRUMP AFFIRME N'AVOIR JAMAIS TRAVAILLÉ POUR LA RUSSIE

WASHINGTON - Donald Trump, démentant des allégations de presse sur l'"enquête russe" et sur ses rencontres avec le président russe Vladimir Poutine, a affirmé lundi qu'il n'avait jamais travaillé pour la Russie.

"Non seulement je n'ai jamais travaillé pour la Russie mais je trouve que c'est une honte que vous posiez cette question parce que c'est un gros canular", a-t-il dit aux journalistes à la Maison blanche, avant de partir pour La Nouvelle-Orléans.

Il a également démenti avoir confisqué, pour les garder secrètes, les notes de son interprète après une rencontre avec Poutine à Hambourg en 2017, comme l'assure le Washington Post. "Je ne sais rien de tout ça", a-t-il indiqué.

La commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a annoncé samedi qu'elle allait examiner des informations rapportées par le New York Times selon lesquelles le FBI aurait enquêté pour déterminer si Donald Trump avait travaillé pour le compte de la Russie, contre les intérêts des Etats-Unis.

Les responsables à l'origine de cette enquête du FBI sont "des canailles bien connues", a affirmé lundi Donald Trump.

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UN CANADIEN CONDAMNÉ À LA PEINE DE MORT EN CHINE

PÉKIN - Un Canadien a été condamné lundi en Chine à la peine capitale pour trafic de drogue, dans un contexte de relations tendues entre Pékin et Ottawa.

Robert Lloyd Schellenberg avait été condamné à quinze ans de prison le 20 novembre dernier à Dalian, dans le nord de la Chine. Il avait fait appel. Lors de l'examen de son recours, en décembre, les procureurs avaient déclaré que la peine était trop légère et inappropriée.

Il a dix jours pour faire appel de sa condamnation à la peine capitale.

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a dénoncé une application "arbitraire" de la peine de mort par les autorités chinoises et exprimé l'inquiétude du gouvernement canadien.

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CESARE BATTISTI EST ARRIVÉ EN ITALIE

ROME - Le militant italien d'extrême gauche Cesare Battisti, arrêté en Bolivie, est arrivé lundi en Italie, où il doit purger une peine de réclusion à perpétuité pour quatre meurtres commis dans les années 1970 lorsqu'il était membre des Prolétaires armés pour le communisme (Pac).

Agé de 64 ans, Battisti, qui est depuis longtemps réclamé par la justice de son pays, s'est évadé de prison en 1981 et a vécu en France avant de trouver refuge au Brésil pour échapper à une extradition.

"C'est un jour que nous attendions depuis 37 ans", s'est réjoui le chef de file de la Ligue d'extrême droite italienne Matteo Salvini, qui est vice-président du Conseil et ministre de l'Intérieur. Il a qualifié Cesare Battisti de "meurtrier, de délinquant et de lâche qui n'a jamais demandé pardon".

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AGRESSÉ À L'ARME BLANCHE, LE MAIRE DE GDANSK EST MORT

VARSOVIE, 14 janvier (Reuters) - Le maire de la ville de Gdansk Pawel Adamowicz, attaqué au couteau dimanche soir, a succombé lundi à ses blessures, a annoncé le ministre polonais de la Santé Lukasz Szumowski.

Des milliers de personnes se sont réunies lundi soir pour lui rendre hommage à Gdansk, la ville-berceau du syndicat Solidarnosc dont il était le maire depuis plus de vingt ans, et dans d'autres villes du pays, notamment Varsovie et Poznan.

Adamowicz, qui était âgé de 53 ans, a été agressé dimanche soir lors d'un gala de charité par un homme qui l'a poignardé. Les médecins l'ont opéré pendant cinq heures mais n'ont pu le sauver, précise l'agence de presse PAP.

Son assassin est un jeune homme de 27 ans, prénommé Stefan, qui avait été libéré en décembre de prison où il purgeait une peine de cinq ans et demi de détention, depuis 2014, pour des attaques de banques à Gdansk. Des psychiatres vont se pencher sur son cas et déterminer s'il peut être considéré comme pénalement responsable du crime.

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ALI BONGO A REGAGNÉ LE GABON APRÈS UNE LONGUE CONVALESCENCE

LIBREVILLE - Le président gabonais Ali Bongo, victime d'un AVC le 24 octobre dernier alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite, a regagné le Gabon ce lundi après une convalescence de près de trois mois au Maroc, a-t-on appris auprès de deux sources gouvernementales.

Son retour survient une semaine jour pour jour après qu'une dizaine d'officiers ont tenté de prendre le pouvoir en s'emparant de la radio nationale. Leur tentative a été rapidement déjouée mais elle a illustré les tensions sous-jacentes alimentées par sa longue absence.

Dans son discours du Nouvel an, il a reconnu souffrir de problèmes de santé mais a assuré qu'il se remettait.

Agé de 59 ans, Ali Bongo préside le Gabon depuis la mort de son père, Omar, en 2009. Il a été réélu de justesse en 2016.