L'ACCORD OU LA FIN DU BREXIT:

MAY MET LA PRESSION SUR LES DÉPUTÉS BRITANNIQUES

LONDRES - Les députés de la Chambre des communes s'apprête,t à voter ce mardi soir pour la seconde fois sur un accord fixant les modalités du Brexit après avoir massivement rejeté par 432 voix contre 202, le 15 janvier dernier, une première version du texte établissant les termes du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Devant les Communes, la Première ministre, Theresa May, a prévenu qu'un nouvel échec pourrait signifier la fin du Brexit. "Si ce vote n'est pas acquis ce soir, si cet accord n'est pas entériné ce soir, alors cela pourrait en être fini du Brexit", a-t-elle dit d'une voix cassée.

Mais les députés conservateurs pro-Brexit regroupés au sein de l'ERG (European Research Group) de même que les unionistes nord-irlandais du DUP, dont dépend la majorité parlementaire du gouvernement, ont annoncé qu'ils voteraient contre le plan amendé présenté par Theresa May à la suite de sa rencontre lundi soir à Strasbourg avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

Cette entrevue de la dernière heure avait permis aux deux dirigeants d'annoncer qu'un accord avait été trouvé pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. Ce filet de sécurité (backstop) est assorti de la promesse faite par les Européens de ne pas chercher à maintenir indéfiniment le Royaume-Uni dans une union douanière.

Il n'a visiblement pas suffi à rallier les Eurosceptiques du camp gouvernemental.

Quant au Parti travailliste, son chef de file, Jeremy Corbyn, a estimé que les assurances obtenues à Strasbourg ne contenaient "rien qui s'approche des changements promis par Theresa May au Parlement".

Le vote est prévu vers 19h00 GMT (20h00 heure française).

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ALGÉRIE

POURSUITE DES MANIFESTATIONS POUR UN CHANGEMENT RAPIDE

ALGER - Des milliers de manifestants ont défilé mardi dans plusieurs grandes villes d'Algérie pour exiger des réformes politiques, au lendemain de la décision du président Abdelaziz Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat.

Bouteflika, 82 ans, très affaibli par un AVC en 2013, a cédé lundi soir à la pression de la rue et a renoncé à être candidat à l'élection présidentielle. Le scrutin qui devait avoir lieu le 18 avril a été reporté à une date non précisée pour l'instant. Une nouvelle Constitution sera soumise à référendum.

Un diplomate chevronné, Lakhdar Brahimi, devrait présider une conférence chargée de faire des propositions sur l'avenir politique du pays, selon une source gouvernementale.

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SYRIE

L'OFFENSIVE DES FDS CONTRE L'EI A BAGHOUZ PRESQUE TERMINÉE

BAGHOUZ, Syrie - L'offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS) contre le dernier réduit du groupe Etat islamique (EI) dans la région de Baghouz (est de la Syrie) est pratiquement terminée mais il faudra encore un peu de temps pour l'achever totalement, a déclaré mardi un porte-parole des FDS, Kino Gabriel.

L'enclave djihadiste a subi d'intenses bombardements dans la nuit de lundi à mardi. Mardi matin, la situation était calme.

Les miliciens arabo-kurdes des FDS, soutenus par des frappes aériennes de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, ont lancé dimanche en fin d'après-midi "l'assaut final" contre l'enclave de l'EI.

Un important contingent de djihadistes et des membres de leurs familles se sont rendus mardi aux FDS. "Dès que nos forces auront confirmé que tous ceux qui voulaient se rendre l'ont fait(...), les affrontements reprendront", a dit Moustafa Bali, porte-parole des FDS, en ajoutant que la défaite finale des djihadistes était très proche.

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A DJIBOUTI, MACRON VANTE LE PARTENARIAT FACE A LA CHINE

DJIBOUTI - En visite à Djibouti, "allié stratégique et historique" de la France, Emmanuel Macron a vanté mardi la "transparence", la "rigueur" et la vision sur le long terme des investissements français, égratignant en creux ceux de la Chine, omniprésente dans ce petit Etat très convoité de la Corne de l'Afrique.

Au deuxième jour de sa tournée en Afrique de l'Est, qui le conduira ensuite en Ethiopie et au Kenya, le chef de l'Etat - premier président français à se rendre sur place depuis Nicolas Sarkozy en 2009 - a été accueilli avec les honneurs par son homologue Ismaïl Omar Guelleh au palais présidentiel.

Quatre ans après avoir déploré un manque de "considération" de la France et le "très peu d'investissements" français, le président djiboutien, au pouvoir depuis 1999, a insisté sur les "relations privilégiées" entretenues entre Paris et son ancienne colonie, devenue indépendante en 1977.

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L'AGENCE EUROPÉENNE DE SÉCURITÉ AÉRIENNE SUSPEND

TOUS LES VOLS DE BOEING 737 MAX

LONDRES - A la suite du Royaume-Uni, de l'Allemagne et de la France, l'Agence européenne de sécurité aérienne a annoncé mardi en fin d'après-midi la suspension de tous les vols de Boeing 737 MAX à la suite de la catastrophe aérienne d'Ethiopia Airlines, qui a fait 157 morts dimanche près d'Addis-Abeba.

Ces décisions constituent le revers le plus sérieux pour Boeing après le crash de dimanche et mettent la pression sur les régulateurs américains, qui ont jusqu'ici défendu l'avionneur.

Le groupe de Chicago, premier constructeur aéronautique mondial, a répondu en disant comprendre les décisions mais en ajoutant conserver "toute sa confiance" dans le 737 MAX.

Les causes de la tragédie de dimanche, qui a fait suite à un autre crash de 737 MAX ayant tué 189 personnes en Indonésie il y a cinq mois, ne sont pas encore connues.

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ADP: LE MAINTIEN DE L'ETAT AU CAPITAL N'A PAS ÉTÉ TRANCHÉ

PARIS - Le gouvernement n'a pas encore décidé de l'ampleur du désengagement de l'Etat d'ADP (ex-Aéroports de Paris), a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement.

Benjamin Griveaux avait peu auparavant affirmé sur France Inter que l'Etat français conserverait une participation d'"à peu près 20%" dans l'ex-Aéroports de Paris (ADP).

"Sur ADP (...), aucune décision n'a été prise sur le maintien ou non de l'Etat au capital", a-t-il écrit par la suite dans un tweet en forme de rectification.

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RENAULT ET NISSAN REFONDENT LEUR GOUVERNANCE APRÈS GHOSN

YOKOHAMA/PARIS - Renault, Nissan et Mitsubishi ont annoncé mardi la création d'un nouveau conseil opérationnel de leur alliance, censé placer chaque partenaire sur un pied d'égalité et permettre de tourner la page de l'ère Carlos Ghosn.

La disgrâce de l'architecte et ancien homme fort de l'alliance, poursuivi pour des accusations de malversations financières qu'il conteste, a jeté une ombre sur l'avenir d'un montage inédit dans l'histoire de l'automobile, qui doit fêter cette année ses vingt ans d'existence.

Pour remédier à un cumul des pouvoirs critiqué par Nissan, les trois partenaires ont annoncé que le président de Renault, Jean-Dominique Senard, serait également président du nouveau conseil opérationnel de l'alliance, mais qu'il ne présiderait pas Nissan.

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TAXE SUR LE NUMÉRIQUE: WASHINGTON MENACE LA FRANCE

PARIS - Le gouvernement américain étudie les moyens de répondre aux projets des pays qui, comme la France ou le Royaume-Uni, ont l'intention d'instaurer une taxe sur les sociétés du numérique, a annoncé mardi un responsable du Trésor américain.

Chip Harter, responsable de la fiscalité internationale au Trésor américain, a déclaré que ces taxes étaient "mal conçues" et qu'il était préférable de lancer une réforme fiscale globale dans le cadre de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Faute d'avoir rallié l'ensemble de ses partenaires européens au projet, la France a présenté mercredi dernier son projet de taxe de 3% sur le chiffre d'affaires des Google, Apple et autres géants mondiaux du numérique, sans abandonner l'espoir de parvenir à une solution au niveau international d'ans le cadre de l'OCDE. La taxe, rétroactive au 1er janvier 2019, concerne une trentaine de sociétés.

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LE PARLEMENT EUROPÉEN LÈVE L'IMMUNITÉ DE JEAN-MARIE LE PEN

STRASBOURG - Le Parlement européen a levé mardi l’immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen, sur demande des juges parisiens qui instruisent l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires du Rassemblement national (ex-FN).

Après d’autres membres du parti d’extrême droite, dont sa fille Marine, Jean-Marie Le Pen est menacé d’une mise en examen pour abus de confiance, recel d’abus de confiance, escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux ainsi que pour travail dissimulé par dissimulation de salariés.

La justice soupçonne la formation lepéniste d'avoir mis sur pied un système frauduleux consistant à faire embaucher certains de ses permanents en qualité d'assistants parlementaires, rémunérés avec des deniers européens, sans jamais travailler ou seulement marginalement pour le Parlement européen.

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FRANCE: LE DEFENSEUR DES DROITS DÉNONCE UN RECUL DES LIBERTÉS

PARIS - Le Défenseur des droits dénonce dans son rapport annuel d'activité, dévoilé mardi, un "recul des libertés fondamentales" et une "logique sécuritaire" croissante, un constat déjà formulé les années précédentes mais rendu plus pertinent encore, selon lui, par la gestion de la crise des "Gilets jaunes".

Jacques Toubon plaide en conséquence pour un "aggiornamento" des méthodes de maintien de l'ordre, comme l'ont fait dans le passé l'Allemagne ou le Royaume-Uni, passant par l'interdiction des armes intermédiaires controversées, le lanceur de balle de défense (LBD) et les grenades explosives de modèle GLI-F4.