LES "GILETS JAUNES" MAINTIENNENT LA PRESSION

PARIS - Des contestataires du mouvement des "Gilets jaunes" ont de nouveau manifesté samedi, le huitième d'affilée, à Paris et en province, où des heurts ont éclaté en marge de défilés visant à interpeller un pouvoir aux réponses jugées insuffisantes.

Dans la capitale, où les autorités faisaient état en fin d'après-midi de 20 interpellations, les différents cortèges ont convergé dans l'après-midi vers le siège de l'Assemblée nationale avant de se disperser en divers endroits. Quelques heurts entre des manifestants et les forces de l'ordre ont éclaté non loin du musée d'Orsay, où une péniche a été incendiée.

La tension montait à la tombée de la nuit sur l'avenue des Champs-Elysées.

"J'appelle chacun à la responsabilité et au respect du droit", a écrit sur Twitter le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner après une réunion par visioconférence avec les préfets.

Pour la première fois, une ébauche de service d'ordre interne accompagnait les différents défilés de ce mouvement sans leader désigné dont les actions s'organisent essentiellement via les réseaux sociaux.

La préfecture de la Gironde a compté 4.600 manifestants à Bordeaux, où la police a procédé à des interpellations. À Toulouse (Haute-Garonne), la préfecture a compté 1.500 "Gilets jaunes" en milieu d'après-midi. A Caen (Calvados), des affrontements ont éclaté en début d'après-midi dans le centre-ville entre plusieurs centaines de manifestants et les forces de l'ordre, selon la préfecture.

A Marseille, une centaine de "Gilets jaunes" réunis samedi dans les locaux du journal La Provence ont décidé de s'organiser en coordination pour recueillir et traiter les revendications des manifestants qui expriment leur colère depuis la mi-novembre.

"Présente dans toute la France, elle va mettre en place une plate-forme sur internet pour collecter les revendications et les traiter", ont déclaré lors d'un point de presse trois des participants, Christophe Chalençon (venu du Vaucluse), Hayk Shahinyan (Lyon) et Ingrid Levavasseur (Eure), précisant qu'il ne s'agissait en aucun cas de constituer une liste aux élections européennes de mai 2019.

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NOUVELLE MANIFESTATION EN HONGRIE CONTRE LA LOI TRAVAIL

BUDAPEST - Plusieurs milliers de Hongrois ont défilé samedi dans le centre de Budapest pour protester contre une nouvelle loi sur le travail et critiquer l'autoritarisme prêté au gouvernement nationaliste de Viktor Orban.

Organisée à l'appel des partis d'opposition, des syndicats et de mouvements issus de la société civile, la manifestation visait à dénoncer en particulier une nouvelle loi qualifiée d'"esclavagiste" qui autorise les chefs d'entreprise à exiger de leurs employés jusqu'à 400 heures supplémentaires par an.

Cette loi est à l'origine d'une série de manifestations pacifiques depuis la mi-décembre.

Le gouvernement voit dans ce mouvement de contestation la main des partisans de "l'immigration de masse" au sein de l'Union européenne et de "criminels" encouragés par le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, cible favorite du pouvoir en place.

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LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DIVISÉ SUR LES TENSIONS EN RDC

DAKAR - Le Conseil de sécurité des Nations unies hésite sur l'attitude à adopter face à la situation en République démocratique du Congo (RDC), où les tensions s'exacerbent à l'approche de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle du 30 décembre.

Les Quinze se sont réunis vendredi à huis clos à la demande de la France pour faire le point mais ne sont pas parvenus à s'entendre sur une déclaration commune, précise un rapport interne que Reuters a pu consulter samedi.

Les Etats-Unis ont condamné le manque de transparence du scrutin de dimanche dernier alors que la Chine, investisseur majeur dans le pays, a salué son déroulement.

L'élection présidentielle qui s'est déroulée le 30 décembre doit ouvrir la voie au premier transfert démocratique du pouvoir dans l'histoire de la RDC, Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ayant décidé de ne pas se représenter en application des dispositions sur la limitation des mandats présidentiels.

Les deux candidats de l'opposition - Martin Fayulu et Félix Tshisekedi - ainsi que celui soutenu par le pouvoir en place - Emmanuel Ramazani Shadary - ont revendiqué la victoire.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) devait diffuser ce dimanche des résultats provisoires, mais a annoncé qu'elle ne pourrait sans doute pas tenir les délais, en invoquant des retards.

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LES ARMES CHIMIQUES RESTENT UNE LIGNE ROUGE POUR LES USA

TEL AVIV - Le retrait américain de Syrie ne signifie pas que les Etats-Unis relâcheront leur vigilance face à l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien, a prévenu samedi le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton.

"Il n'y a absolument aucun changement dans la position des Etats-Unis concernant l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien et absolument aucun changement dans notre position consistant à répliquer avec la plus grande fermeté face à tout recours à des armes chimiques, ce que nous avons déjà fait à deux reprises", a déclaré Bolton aux journalistes à bord de l'avion l'emmenant à Tel Aviv, en Israël.

Bolton est en Israël et se rendra en Turquie pour discuter du retrait des 2.000 soldats américains présents en Syrie annoncé brutalement le 19 décembre par Donald Trump.

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ECHEC D'UNE RÉUNION À WASHINGTON POUR SORTIR DU "SHUTDOWN"

WASHINGTON - Aucun signe de progrès n'a émergé vendredi d'une réunion organisée à la Maison blanche pour tenter de trouver une issue au blocage partiel des administrations fédérales aux Etats-Unis en vigueur depuis 14 jours.

Une nouvelle tentative de conciliation avec des responsables de la Maison blanche et du Sénat était prévue ce samedi à 11 heures locales (16h00 GMT).

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a évoqué une "longue conversation par moments houleuse" avec le président américain, qui a au contraire parlé d'une réunion "très productive".

"Nous avons dit au président qu'il fallait rouvrir le gouvernement", a déclaré le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. "Il a résisté. Il a même dit qu'il maintiendrait la fermeture du gouvernement pendant une très longue période, des mois voire des années."

"Absolument, j'ai dit ça. Je ne pense pas que cela se produira mais j'y suis préparé", a confirmé par la suite Donald Trump. "J'espère que cela ne se prolongera même pas au-delà de quelques jours. Cela pourrait rouvrir très vite."

Le président américain a également menacé d'invoquer une urgence nationale pour construire un mur à la frontière avec le Mexique sans l'aval du Congrès.

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LA POPULATION CHINOISE CULMINERA À 1,44 MILLIARD EN 2029

SHANGHAI - La Chine devrait atteindre un pic de 1,44 milliard d'habitants en 2029 avant de voir sa population "inexorablement" décliner à partir de l'année suivante, écrivent des experts dans un rapport du gouvernement chinois.

Le pays le plus peuplé du monde doit anticiper dès à présent cette tendance au vieillissement de sa population et au déclin de la main d'oeuvre, ajoute le "livre vert sur la population et le travail" de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Le rapport gouvernemental met en garde contre le risque de "conséquences sociales et économiques défavorables" de l'évolution démographique.

Les experts s'attendent à ce que la population recule à 1,36 milliard d'ici la moitié du siècle, ce qui représenterait un recul de la force de travail de 200 millions de personnes.