LES PAYS DU G5 ET LA FRANCE REDÉFINISSENT LES PRIORITÉS AU SAHEL

PARIS - Face à une menace djihadiste persistante, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé lundi la mise en place d'un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone des "trois frontières" entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Initialement prévue le 16 décembre, ce sommet à huis clos, qui s'est tenue à Pau (Pyrénées-Atlantiques), avait été repoussée après une attaque, revendiquée par l'Etat islamique, contre la base militaire d'Inates au Niger qui avait causé la mort de 71 soldats nigériens.

Signe de la sécurité précaire dans la région, le Niger a été une nouvelle fois le théâtre d'une attaque contre un camp militaire, jeudi dernier, à Chinagodrar, toujours dans la zone dite des "trois frontières", où se concentre l'essentiel des attaques de ces derniers mois.

La coalition militaire aura un "commandement conjoint" entre la force Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel, "en intégrant nos forces de renseignement, nos forces militaires" sur la zone des trois frontières, "avec une latitude d'engagement beaucoup plus forte", a précisé Emmanuel Macron.

"Au-delà de ça, j'ai décidé d'engager des capacités de combat supplémentaires - 220 militaires pour amorcer cette dynamique viendront gonfler les troupes d'ores et déjà présentes sur le terrain de Barkhane", qui compte à l'heure actuelle 4.500 hommes, a ajouté le chef de l'Etat français.

---

RETRAITES: LA MOBILISATION S'ÉRODE, LES PARTENAIRES SOCIAUX DIVISÉS AVANT LA CONFÉRENCE DE FINANCEMENT

PARIS - L'exécutif, qui a rallié la CFDT et l'Unsa en suspendant du projet de réforme des retraites la mesure financière de "l'âge pivot", table sur un essoufflement du mouvement social, qui en était lundi à son 40e jour, malgré les appels à la résistance de la CGT et FO, soutenus par l'opposition de gauche.

Le taux de grévistes à la SNCF était lundi de 4,3%, dont 22,5% de conducteurs, au plus bas depuis le début des grèves le 5 décembre. "Il y a une amélioration substantielle des transports en commun (...). On a une mobilisation qui décroît de façon régulière. C'est aussi le fruit des garanties apportées par le gouvernement à la CFDT et l'Unsa", a déclaré sur France 2 le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

Selon la direction de la SNCF, le trafic s'améliorera encore ce mardi, journée d'actions interprofessionnelle à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-CFE-CGC, avant de nouvelles mobilisations mercredi et jeudi. La RATP annonce en revanche un trafic perturbé.

La conférence de financement qui doit s'ouvrir fin janvier jusqu'à fin avril pour proposer des mesures alternatives à l'âge pivot de 64 ans pour atteindre l'équilibre financier en 2027 verra ses conclusions transcrites dans le projet de loi réformant le système des retraites avant son vote en seconde lecture. En l'absence d'accord, l'option gouvernementale sera imposée par ordonnance.

---

DESTRUCTION DU BOEING D'UKRAINE AIRLINES: TROISIÈME JOUR DE MANIFESTATIONS EN IRAN

DUBAI - Des Iraniens ont manifesté lundi pour la troisième journée consécutive afin de dénoncer l'attitude des autorités dans la gestion de l'accident d'un avion de ligne ukrainien qui a fait 176 morts mercredi dernier près de la capitale iranienne.

Après trois jours de dénégations, l'Iran a fini par admettre samedi avoir abattu le Boeing par erreur alors que ses défenses anti-aériennes étaient en état d'alerte maximum à la suite de tirs de missiles en direction de positions américaines en Irak.

Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères de cinq Etats dont des ressortissants se trouvaient dans l'avion - Ukraine, Canada, Grande-Bretagne, Suède et Afghanistan - se réuniront jeudi à Londres pour envisager notamment une action en justice, a annoncé le chef de la diplomatie ukrainienne Vadim Pristaïko.

Natacha Van Themsche, directrice des enquêtes aéronautiques au Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada, a souligné que l'une des principales interrogations était de savoir pourquoi l'Iran n'avait pas fermé son espace aérien autour de Téhéran compte tenu des tensions que les tirs de missile en représailles à la mort du général Soleimani n'allaient pas manquer de créer.

---

USA 2020: LES DÉMOCRATES SE RETROUVENT DANS L'IOWA

DES MOINES, Iowa - Six candidats à l'investiture du Parti démocrate en vue de l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis (Joe Biden, Bernie Sanders, Pete Buttigieg, Elizabeth Warren, Amy Klobuchar et Tom Steyer) débattent ce mardi à Des Moines, dans l'Iowa, l'Etat qui donnera le 3 février prochain le coup d'envoi des primaires.

Avec le retrait du sénateur du New Jersey Cory Booker, ils ne sont plus que douze à briguer le droit de défier Donald Trump le 3 novembre prochain.

Joe Biden fait la course en tête dans les intentions de vote en vue de la primaire démocrate dans l'Iowa et le New Hampshire, premiers Etats à se prononcer le mois prochain, selon deux sondages publiés lundi.

---

RENAULT ET NISSAN RÉAFFIRMENT LA SOLIDITÉ DE LEUR ALLIANCE

PARIS/TOKYO - Les constructeurs automobiles Renault et Nissan ont affirmé que leur alliance n'était pas menacée, après une journée qui a vu la marque au losange chahutée en Bourse.

"Avec les sujets que nous avons sur la table, ça va bien. Cette alliance est bien solide et bien robuste. Elle est tout sauf morte!", déclare dans une interview publiée par le quotidien belge L'Echo Jean-Dominique Senard, président de Renault et du conseil de l'alliance avec les deux constructeurs japonais.

Nissan a indiqué pour sa part qu'il "n'envisageait nullement de dissoudre l'alliance".

Renault a perdu près de 3% lundi à la Bourse de Paris sur un regain d'inquiétude quant à l'avenir de son partenariat avec Nissan après les critiques à boulets rouges de Carlos Ghosn sur l'état actuel de l'alliance qu'il a fondée.

Dimanche, le Financial Times a écrit que de hauts dirigeants de Nissan avaient accéléré des préparatifs secrets d'un éventuel divorce d'avec Renault dans le sillage de l'affaire Ghosn. Selon le journal britannique, une séparation totale des activités d'ingénierie et de production des deux membres de l'alliance serait même à l'étude.

---

L'ANCIEN PRÊTRE BERNARD PREYNAT FACE À SES VICTIMES À PARTIR DE MARDI

LYON - Le procès de l’ancien prêtre Bernard Preynat, poursuivi pour "atteintes sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans commises par personne ayant autorité" s’ouvrira finalement ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Le mouvement de grève des avocats contre la réforme des retraites a conduit au report de l'audience de 24 heures.

Bernard Preynat s'est néanmoins exprimé lundi matin avant que la séance ne soit levée pour souhaiter que son procès ait lieu "le plus vite possible" face à "la souffrance" de ses victimes. L'ancien aumônier scout, aujourd'hui âgé de 74 ans, risque dix ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Jusqu’au 17 janvier, Bernard Preynat va faire face à une dizaine de ses anciennes victimes pour des faits non encore prescrits. Déjà condamné par ses pairs, il a été exclu de l’Eglise en juillet dernier.

Cette affaire de pédophilie a eu des retentissements au sein de l'Eglise de France mais aussi au Vatican.

---

LES MÉGAFEUX EN AUSTRALIE POURRAIENT DEVENIR LA NORME, SELON LES SCIENTIFIQUES

LONDRES - Les gigantesques feux de brousse qui font rage en Australie pourraient devenir la norme à moins que la communauté internationale ne se mobilise rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avertissent les scientifiques.

"Nous n'allons pas inverser le changement climatique à une échelle de temps concevable. Les conditions qui se déroulent actuellement ne disparaîtront donc pas", a déclaré lundi le professeur Richard Betts au service national de météorologie britannique, qui a co-dirigé une étude examinant 57 articles scientifiques publiés depuis 2013 sur l'impact du changement climatique sur les incendies.

L'étude révèle que le changement climatique a entraîné une hausse de la fréquence et de la gravité des périodes à haut risque d'incendies, en raison de la combinaison de facteurs comme la hausse des températures, une faible humidité, de faibles précipitations et des vents forts.

Les effets ont été observés non seulement en Australie mais aussi de l'ouest des Etats-Unis et du Canada jusqu'au sud de l'Europe, en Scandinavie, en Amazonie et en Sibérie, montre le rapport.