VINGTIÈME ACTE DES "GILETS JAUNES", HEURTS PAR ENDROITS

PARIS - Des milliers de personnes ont défilé samedi dans plusieurs villes de France - Paris, Bordeaux et Avignon notamment - en cette 20e journée d'action des "Gilets jaunes" pour laquelle les autorités craignaient de nouveaux débordements.

Le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 33.700 manifestants dans toute la France, dont 4.000 à Paris où deux cortèges avaient été autorisés par les autorités. Samedi dernier, la place Beauvau faisait état à la même heure de 40.500 manifestants, dont 5.000 dans la capitale.

"Malgré des menaces sérieuses et la volonté de commettre des violences, les dispositifs déployés ce samedi ont permis de maîtriser immédiatement les débordements et d’interpeller les émeutiers", s'est félicité sur Twitter le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

La préfecture de police de la capitale a signalé à 17h00 un total de 32 interpellations, 21 verbalisations sur le périmètre interdit et près de 12.000 contrôles préventifs.

Les manifestants sont partis du quartier de la gare de l'Est ainsi que de la place du Châtelet, où un pique-nique géant a été organisé pour dénoncer le mal-logement. Ils ont ensuite marché dans le calme jusqu'au Trocadéro, face à la Tour Eiffel.

La tension est montée d'un cran avec l'irruption de quelques perturbateurs, provoquant une charge des CRS, a constaté Reuters sur place. La préfecture de police a invité les manifestants à se disperser dans le calme "en raison de la présence d'éléments radicaux".

Consigne avait été donnée au préfet de police de Paris d'interdire de nouveau toute manifestation sur l'avenue des Champs-Elysées où les "Gilets jaunes" ont pris l'habitude d'essayer de défiler tous les week-ends depuis le 17 novembre.

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BREXIT

PRESSION DES ÉLUS CONSERVATEURS SUR THERESA MAY

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May est soumise à une pression croissante émanant des rangs de son propre Parti conservateur pour qu'elle fasse sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne dans les prochaines semaines, même s'il faut en passer par un Brexit sans accord.

Le journal tabloïd The Sun fait état d'une lettre signée par 170 des 314 élus tories de la Chambre des communes adressée à la dirigeante britannique après le troisième rejet par les parlementaires de l'accord de retrait qu'elle a négocié avec les Européens. Ils l'exhortent à refuser un long report du divorce, a précisé à Reuters un élu conservateur, confirmant l'information révélée par le Sun.

Dix des signataires de cette lettre siègent au sein du gouvernement May avec le rang de ministre. "Nous voulons quitter l'UE le 12 avril ou très peu de temps après", a résumé l'un d'eux, cité par le Sun.

LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE AU BORD DE L'IMPLOSION - SUNDAY TIMES

LONDRES - Plusieurs ministres du gouvernement de Theresa May opposés ou favorables au Brexit menacent de démissionner si la Première ministre britannique ne se contente pas de défendre son accord de Brexit dans les prochains jours, rapporte le Sunday Times.

Au moins six ministres démissionneront si Theresa May conduit le pays vers une sortie sans accord de l'Union européenne mais d'autres quitteront leur poste si elle appuie une union douanière avec l'UE ou cherche à reporter le Brexit.

"Theresa May sera prévenue aujourd'hui que son gouvernement risque l'effondrement total à moins qu'elle fasse adopter son accord - car l'entourage de la Première ministre est très divisé sur la question de savoir ce qu'il faut faire cette semaine: accepter un Brexit 'doux' ou convoquer des élections législatives", écrit le journal dominical.

Selon The Observer, des députés conservateurs menacent de voter contre toute tentative de convoquer des élections.

LE POINT sur les négociations du Brexit

LA CHRONOLOGIE des négociations du Brexit

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SLOVAQUIE

L'AVOCATE ANTI-CORRUPTION CAPUTOVA REMPORTE LA PRÉSIDENTIELLE

BRATISLAVA - L'avocate et activiste libérale Zuzana Caputova, novice en politique mais portée par un mouvement national de protestation contre la corruption, a remporté l'élection présidentielle ce samedi en Slovaquie, une victoire qui marque une rupture avec l'émergence des forces populistes en Europe.

Après dépouillement de 98,3% des bulletins de vote, Zuzana Caputova arrive en tête avec 58,3% des voix contre 41,7% pour son adversaire, Maros Sefcovic, soutenu par le parti du Smer (centre gauche) au pouvoir, montrent les résultats officiels diffusés samedi soir.

Au premier tour, le 16 mars, Caputova, avocate de 45 ans que ses partisans surnomment la "Erin Brockovich de Slovaquie", a viré en tête avec 40,6% des suffrages, contre 18,7% pour Maros Sefcovic.

"Je suis heureuse non seulement pour le résultat, mais surtout pour le fait qu'il est possible de ne pas succomber au populisme, de dire la vérité, de susciter de l'intérêt sans vocabulaire agressif", a-t-elle déclaré samedi soir devant une foule de sympathisants.

"Cela a commencé lors des élections locales l'année dernière, a été confirmé lors de l'élection présidentielle et je crois que les élections européennes le confirmeront également."

Corruption et changement ont été les thèmes majeurs de la campagne de l'entre-deux-tours, un peu plus d'un an après le début d'un mouvement de contestation déclenché par l'assassinat du journaliste Jan Kuciak, qui enquêtait notamment sur des affaires de fraude impliquant des hommes d'affaires liés au monde politique slovaque, et de sa compagne.

La candidate du parti Progressiste, qui ne dispose d'aucun siège au Parlement, a dit vouloir mettre fin au "détournement de l'Etat par des individus tirant les ficelles dans l'ombre à la place des représentants élus", un discours qui a séduit les jeunes et les électeurs les plus instruits.

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UKRAINE: UN "SERVITEUR DU PEUPLE" DU PETIT ÉCRAN AU POUVOIR ?

KIEV - Epuisés par cinq années de guerre et des décennies de corruption, les Ukrainiens s'apprêtent à propulser ce dimanche un comédien sans expérience politique au second tour de l'élection présidentielle.

Volodimir Zelenski devance de près de dix points le président sortant Petro Porochenko dans les intentions de vote en vue du premier tour. Dans son dernier baromètre, l'institut Socis les créditent respectivement de 24,6% et de 14,8%. L'ancienne Première ministre et chef de file de l'opposition Ioulia Timochenko arrive en troisième position avec 8,7%.

Le favori du premier tour, qui est âgé de 41 ans, doit une bonne part de sa popularité à la série télévisée à succès "Serviteur du peuple", dans laquelle il incarne un professeur d'histoire devenu chef de l'Etat qui se joue des bassesses de politiciens corrompus et d'hommes d'affaires véreux.

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RASSEMBLEMENT DANS GAZA POUR L'ANNIVERSAIRE DE LA "GRANDE MARCHE DU RETOUR"

GAZA - Des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés malgré la pluie samedi à la frontière entre la bande de Gaza et Israël à l'occasion du premier anniversaire du mouvement de la "Grande marche du retour".

Les manifestations organisées dans ce cadre ont été marquées à plusieurs reprises par de violents affrontements avec les forces de sécurité israéliennes.

D'après des sources médicales à Gaza, quatre Palestiniens ont été tués samedi. Le premier décès a été constaté près de la frontière avant l'aube, plusieurs heures avant le rassemblement organisé dans l'après-midi. Les trois autres concernent deux adolescents de 17 ans victimes de tirs israéliens.

Le ministère palestinien de la Santé a fait pour sa part état de 17 blessés, touchés par des balles israéliennes, et de plusieurs dizaines de manifestants victimes de gaz lacrymogènes et d'éclats de grenade.

Le rassemblement s'est toutefois révélé moins important que prévu. Des centaines d'hommes portant des gilets orange, certains appartenant au Hamas qui contrôle l'enclave palestinienne, s'étaient rangés le long de la clôture qui sépare le territoire de l'Etat hébreu afin d'empêcher les manifestants de s'approcher.

Environ 200 Palestiniens de la bande de Gaza ont été tués par les troupes israéliennes dans le cadre des rassemblements pour le droit au retour entamés le 30 mars 2018, selon le ministère palestinien de la Santé. Un soldat israélien a été également tué par un tireur palestinien.

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TRUMP MENACE DE FERMER LA FRONTIÈRE USA-MEXIQUE

WASHINGTON/PALM BEACH, Floride - Donald Trump a menacé vendredi de fermer la semaine prochaine la frontière avec le Mexique, ce qui pourrait compromettre des milliards de dollars d'échanges commerciaux, si le Mexique n'empêche pas les caravanes de migrants d'atteindre les Etats-Unis.

Le président américain a demandé au Mexique de faire davantage pour empêcher les migrants d'arriver aux Etats-Unis. "C'est très facile pour eux d'empêcher les gens d'aller vers le nord, mais ils choisissent de ne pas le faire", a-t-il dit aux journalistes depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

Trump a déclenché le mois dernier l'urgence nationale après le refus du Congrès de lui octroyer les 5,7 milliards de dollars de budget qu'il réclamait pour construire un mur à la frontière mexicaine. Il a opposé son veto à la résolution adoptée ce mois-ci par le Sénat pour annuler cette procédure.

Plus tard, le département d'Etat américain a annoncé que Trump voulait mettre fin à l'aide financière versée par Washington au Salvador, au Guatemala et au Honduras, au lendemain d'une diatribe du président américain contre ces pays d'Amérique centrale accusés d'envoyer des "caravanes de migrants" aux Etats-Unis.