PARIS (Agefi-Dow Jones)--A l'affût des tendances qui guideront les marchés cette année, les investisseurs ont vivement réagi jeudi aux intentions, exprimées par les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) de modifier sans délai son discours devant l'accélération de la reprise en zone euro. L'euro a gagné 0,8%, pesant sur les marchés obligataires et les Bourses de Paris et Francfort.

Le compte rendu de sa dernière réunion de politique monétaire est explicite : du fait d'une orientation prévisible plus favorable de l'inflation, la BCE veillera dorénavant à "piloter les anticipations de taux" par le marché plutôt qu'à communiquer sur ses rachats d'actifs.

Les investisseurs ont traduit : la politique d'assouplissement quantitatif, signifiant encore 30 milliards de rachats d'obligations par mois, est promise à une fin plus proche qu'escompté. La première hausse des taux, pas prévue pour l'instant avant mi-2019, pourrait dès lors être elle aussi rapprochée d'autant.

Une batterie de statistiques officielles publiées jeudi illustre l'embellie économique sur laquelle se fonde la BCE : avec une hausse de 1% en novembre, la production industrielle a augmenté de 3,2% sur 12 mois, a rapporté Eurostat. En France, le climat des affaires dans l'industrie atteint son meilleur niveau depuis février 2011, au point que la Banque de France a relevé ses prévisions de croissance à 0,6% pour le quatrième trimestre et à 1,9% pour l'année 2017.

Même scénario en Allemagne où l'on prévoit désormais 2,2% de croissance en 2017, le rythme plus élevé depuis six ans.

Du coup, l'excédent de la balance courante de la zone euro devrait battre un nouveau record à 4,4 points de produit intérieur brut pour le troisième trimestre 2017. De quoi accentuer ces prochains moins la pression déjà forte à la hausse de l'euro.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: ECH

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