BUENOS AIRES, 20 juin (Reuters) - La présidente argentine Cristina Fernandez a déclaré vendredi que son gouvernement négocierait avec tous les créanciers du pays, ouvrant la voie à un éventuel règlement d'un conflit de longue haleine avec les détenteurs d'obligations souveraines argentines qui ont refusé de participer à deux restructurations.

L'Argentine avait menacé mercredi de faire défaut sur sa dette, le gouvernement affirmant qu'il lui serait "impossible" d'honorer le paiement des intérêts dus le 30 juin après une nouvelle décision défavorable de la justice américaine.

Buenos Aires est engagé depuis 12 ans maintenant dans un bras de fer judiciaire avec des créanciers qui ont refusé de participer aux deux opérations de restructuration de sa dette qui ont suivi le défaut retentissant de 2002 sur quelque 100 milliards de dollars d'obligations d'Etat.

Cet imbroglio juridique a privé la troisième économie d'Amérique latine de tout accès aux marchés de capitaux internationaux, ce qui a contribué à sa stagnation, conjuguée à une inflation incontrôlable et à une baisse des réserves de la banque centrale.

La Cour suprême américaine avait refusé lundi d'examiner l'appel de l'Argentine contre sa condamnation à rembourser 1,33 milliard de dollars à des fonds spéculatifs ayant refusé la restructuration de sa dette, une décision inattendue qui fait craindre un nouveau défaut de la troisième économie d'Amérique latine. (Hugh Bronstein, Jorge Oraola and Sarah Marsh, Juliette Rouillon pour le service français)