BUENOS AIRES, 5 janvier (Reuters) - Le gouvernement argentin a supprimé jeudi l'obligation de dépôt de capitaux étrangers pendant une durée de 120 jours avant leur rapatriement, levant ainsi la dernière mesure de contrôle des capitaux dans l'espoir d'attirer les investissements.

Cette obligation, destinée à décourager la spéculation, avait déjà été ramenée de 365 à 120 jours par le précédent ministre des Finances Alfonso Prat-Gay, limogé fin décembre.

Son successeur au Trésor, Nicolas Dujovne, s'est félicité dans un communiqué de la suppression de la "dernière barrière à l'entrée de capitaux étrangers" en Argentine.

En poste depuis bientôt 13 mois, le président Mauricio Macri s'est efforcé de réintégrer la troisième économie d'Amérique latine dans la communauté financière mondiale en libéralisant le régime de change et en concluant un accord sur la dette avec des fonds spéculatifs engagés contre le pays.

Malgré ces évolutions, la vague d'investissements promises par Macri tarde à se concrétiser et le pays demeure en proie à une croissance atone et à un taux d'inflation estimé à 40% à fin 2016. Le fournisseur d'indices MSCI continue d'ailleurs de classer l'Argentine comme marché frontière plutôt qu'émergent.

"La levée totale du contrôle des changes pour les investisseurs étrangers peut être considérée comme une étape décisive vers le retour du pays dans la classe des marchés émergents", estime Zoran Milojevic, du broker Auerbach Grayson à Buenos Aires. (Hernán Nessi, Véronique Tison pour le service français)