Le continent africain apparaît comme une opportunité grandissante

A l’heure où l’économie européenne peine à sortir durablement de la récession, où la reprise américaine reste encore sous pression et où les Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) montrent leurs limites, le continent noir devrait connaître une croissance de près de 8 % en 2013. Plusieurs facteurs encourageants vont continuer d’accentuer cette expansion. En particulier, l’urbanisation galopante, phénomène qui se combine avec l’émergence d’une classe moyenne qui dope la demande intérieure. Selon une étude de McKinsey, plus de 220 millions d’Africains vont ainsi entrer sur le marché des biens de consommation de base d ici 2015.


Un virage historique a été pris

L’Afrique était pendant de longues décennies perçue comme une réserve de matières premières, elle va désormais être perçue de plus en plus comme un réservoir de croissance et peut-être demain comme une source de main-d’œuvre, bénéficiant de délocalisations d’activités, à mesure que les salaires augmenteront en Asie et notamment en Chine.
Le continent africain a connu, en effet, depuis 2000 une très importante évolution économique qui lui a permis d’afficher une croissance moyenne annuelle d’environ 6 % sur la période. Cette croissance semble désormais bien installée et ne devrait pas être remise en question dans les années à venir. En 2009, lorsque le PIB mondial avait reculé dans la plus part des grandes économies mondiales, l’Afrique a continué de progresser à hauteur de 2,5 %. Les pays dotés de ressources naturelles ont vu l’émergence d’une classe moyenne, qui compte désormais sur davantage de transparence des gouvernements et surtout sur la mise en place d’une répartition des richesses plus juste. La population africaine est très jeune et risque de monter progressivement en puissance : un Africain sur deux a moins de 15 ans. A l’horizon 2030, les économistes estiment la classe moyenne à 240 millions de personnes. Le marché de ces nouveaux consommateurs représentera alors 1.760 milliards de dollars par an, ce qui est plus que les 300 millions de consommateurs urbains chinois.
 

Des risques à ne pas négliger

Outre les incertitudes qui pèsent sur la stabilité des pays, leurs lacunes en termes de gouvernance, d’efficacité économique et d’infrastructures demeurent parallèlement un obstacle aux investissements étrangers. Les événements en Côte d’Ivoire en 2012 témoignent de la réalité de ces limites qui suscitent parfois une prudence justifiée face à l’instabilité politique qui peut se révéler soudainement et brutalement violente.
De plus, la région connaîtrait de grandes difficultés en cas de fort ralentissement mondial brutal, à commencer par les pays qui participent le plus au commerce mondial comme l’Afrique du Sud.
De même, la sécheresse en Afrique de l’Est et la flambée des prix alimentaires et de l’énergie constituent un risque macroéconomique non négligeable pour la zone. Les autres risques sont largement divergents du fait de l’hétérogénéité de celle-ci.
Un ensemble de pays à faibles revenus, où la croissance tend à nettement s’accélérer. L’inflation est alors très difficile à contrôler et les autorités politiques devront être très vigilantes afin de contenir tout dérapage des prix.
Un groupe peu dynamique à revenus intermédiaires, comprenant l’Afrique du Sud, qui nécessite des politiques de soutien permanentes.
Enfin et tout naturellement les exportateurs de pétrole constituent le troisième groupe. Ce sont certainement les économies les plus robustes, en mesure de bénéficier d’une amélioration des échanges économiques. La situation budgétaire reste tout de même un danger permanent car les déséquilibres ne sont pas toujours maîtrisés.


Qu’en est-il de la bourse en Afrique ?

Sur le continent africain, le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Egypte font figure de précurseurs, ce qui leur permet de disposer aujourd’hui d’une cote diversifiée et relativement liquide. Actuellement, on compte pas moins de 20 Bourses de valeurs pour les 53 pays du continent qui cotent 1.439 titres. Pour autant, les situations sont très hétérogènes d’un pays à l’autre.


Quelles sont les sociétés internationales les plus dynamiques sur le continent ?

Beaucoup de sociétés internationales dont les marchés étaient saturés ont recherché, en Afrique, des relais de croissance par l’acquisition d’entreprises locales, comme l’américain Wal-Mart ou le suédois Electrolux. L’opérateur historique France Télécom est également très actif, à côté de Vimpelcom, l’opérateur mobile russe. Dans le pétrole, Total ou Eni sont incontournables. Bolloré est un bon acteur pour jouer les infrastructures et les transports.


Comment jouer un panel d’actions les plus représentatives de l’évolution de l’Afrique ?

Le tracker LYXOR ETF PAN AFRICA (code PAF - FR0010636464) reste le plus représentatif de l’évolution des bourses africaines avec 21 pays repésentés dont pricipalement l'Afrique du Sud , le Maroc et l'Egypte.
Graphiquement, ce tracker revient sur son support long terme situé autour des 8.75 EUR. Ce retracement apparaît légitime et salutaire après la forte hausse des années 2009 et 2010 où il pratiquement triplé passant de 5 à 13 EUR. Ainsi, pour l’investisseur long terme, il s’agit d’une opportunité intéressante pour jouer la poursuite de l’évolution de ce continent en pleine évolution et viser un retour sur les 10 EUR dans un premier temps…