KIEV, 20 janvier (Reuters) - Les autorités ukrainiennes ont accusé mardi les séparatistes pro-russes de mettre à profit le cessez-le-feu théorique conclu en septembre dernier pour s'emparer de nouveaux territoires dans l'est du pays. Kiev prévient que toute issue diplomatique à la crise devra prévoir leur restitution.

Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkin, plus de 500 km² de territoires seraient ainsi passés sous le contrôle des rebelles au-delà des lignes de front "gelées" par le mémorandum d'application de l'accord de Minsk.

Signé début septembre par les représentants de Kiev, des séparatistes, de Moscou et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le protocole de Minsk a esquissé un possible plan de sortie de la crise ouverte au printemps 2014.

D'après Kiev, les séparatistes auraient notamment progressé dans le sud-est, en direction de la ville portuaire de Marioupol, sur la mer d'Azov, et au nord-est de leur fief de Donetsk, autour du noeud ferroviaire de Debaltseve.

"Tirant profit du fait que nos forces respectaient le cessez-le-feu, les terroristes se sont emparés d'un territoire très important, plus de 500 km²", a déclaré Pavlo Klimkin lors d'une conférence de presse.

Dans les futures réunions diplomatiques, a-t-il ajouté, le gouvernement ukrainien exigera un "plan détaillé" en vue d'un retour sur les positions fixées en septembre à Minsk.

Le chef de la diplomatie ukrainienne participera mercredi soir à Berlin à une nouvelle séance de pourparlers de paix sur l'Ukraine en présence de ses homologues allemand, français et russe.

"Nous sommes de nouveau face à une situation menaçante du fait des nouveaux combats qui ont éclaté ces derniers jours dans l'est de l'Ukraine", a déclaré mardi le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier. (voir )

L'armée ukrainienne a notamment lancé une contre-offensive le week-end dernier dans le secteur de l'aéroport de Donetsk. Kiev se justifie en disant vouloir repousser les séparatistes sur les positions qu'ils occupaient au moment des négociations de Minsk.

Mais la Russie a réagi à cette contre-offensive en accusant les autorités ukrainiennes d'avoir commis une "erreur stratégique" en misant sur une solution militaire qui augure mal d'une relance de l'activité diplomatique. (voir et )

Moscou dément toujours par ailleurs avoir envoyé des troupes se battre au côté des séparatistes alors qu'à Kiev, le porte-parole de l'armée ukrainienne, Andriy Lysenko, a affirmé mardi soir que des soldats ukrainiens avaient été attaqués par des membres des forces régulières russes dans le nord-est de l'Ukraine, près de Louhansk, à proximité de la frontière entre les deux pays.

De violents affrontements se poursuivent mais les forces ukrainiennes ont "stoppé la progression des forces russes", a-t-il dit lors d'un point de presse. (voir ) (Richard Balmforth et Pavel Polityuk; Henri-Pierre André pour le service français)