HIROSHIMA, Japon, 10 avril (Reuters) - John Kerry deviendra lundi le premier chef de la diplomatie américaine à visiter le mémorial de Hiroshima mais ne présentera pas d'excuses au nom des Etats-Unis pour le bombardement nucléaire du 6 août 1945, a-t-on appris dimanche dans son entourage.

Le secrétaire d'Etat américain participe depuis dimanche et pour deux jours à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G7 organisée dans la ville martyre. Leurs discussions portent notamment sur la lutte contre le terrorisme, la sécurité maritime et des questions régionales autour de la Corée du Nord, de l'Ukraine et du Moyen-Orient.

Lundi, les sept ministres se rendront au musée du Mémorial de la paix de Hiroshima et déposeront une gerbe au cénotaphe érigé en mémoire des victimes dans le Parc de la paix. Aucun chef de la diplomatie américaine ne s'y est rendu jusque là.

"Si vous me demandez si le secrétaire d'Etat est venu à Hiroshima pour exprimer des excuses, la réponse est non. Si vous me demandez si le secrétaire d'Etat et moi-même pensons que tous les Américains et tous les Japonais sont emplis de tristesse au souvenir des tragédies qui sont arrivées à tant de nos compatriotes, la réponse est oui", a dit sous couvert d'anonymat un haut responsable de la délégation américaine.

La venue de Kerry pourrait cependant ouvrir à la voie à une autre visite sans précédent à Hiroshima, celle de Barack Obama en marge du sommet annuel du G7 qui se tiendra le mois prochain au Japon. Aucun président américain en exercice ne s'est rendu à Hiroshima ou à Nagasaki, où l'armée américaine a fait exploser une deuxième bombe atomique le 9 avril 1945.

Aucune décision formelle n'a encore été prise. (Arshad Mohammed et Kiyoshi Takenaka; Henri-Pierre André pour le service français)