(Précisions)

ISTANBUL, 22 janvier (Reuters) - Le vice-président américain Joe Biden, en visite vendredi en Turquie, a reproché aux autorités turques de s'en prendre aux journalistes et aux universitaires et de restreindre la liberté d'expression.

"Plus la Turquie ira de l'avant, plus fort sera le message adressé à tout le Moyen-Orient et aux parties du monde qui ne font que commencer à saisir la notion de liberté", a-t-il dit à la presse après une réunion avec des représentants de la société civile à Istanbul.

"Mais quand on utilise l'intimidation ou qu'on emprisonne les journalistes pour des articles critiques, quand la liberté sur internet est entravée, que les sites des réseaux sociaux comme YouTube ou Twitter sont fermés et que plus de 1.000 universitaires sont accusés de trahison simplement pour avoir signé une pétition, ce n'est vraiment pas le genre d'exemple à donner", a poursuivi le vice-président américain.

Vingt-sept universitaires turcs qui ont signé une déclaration dénonçant les opérations militaires dans le sud-est du pays à majorité kurde ont été entendus le 15 janvier pendant plusieurs heures par les forces de sécurité avant d'être remis en liberté.

Joe Biden a rencontré vendredi des députés turcs de l'AKP (Parti de la justice et du développement) au pouvoir, du Parti républicain du peuple (CHP, opposition laïque) et du HDP (Parti démocratique des peuples) prokurde.

La situation dans le sud-est du pays, où les forces de sécurité affrontent les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a dominé les entretiens.

Le responsable américain a ensuite déposé une gerbe de fleurs sur le site de l'attentat suicide qui a tué dix touristes allemands la semaine dernière.

Il doit rencontrer samedi le président Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Selon la presse turque, Joe Biden a également vu l'épouse et le fils de Can Dundar, rédacteur en chef du journal Cumhuriyet en détention depuis novembre pour avoir diffusé des images censées montrer que les services spéciaux turcs aidaient à envoyer des armes en Syrie. (David Dolan; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)