MACERATA, Italie, 10 février (Reuters) - Des milliers d'Italiens ont défilé contre le racisme samedi à Macerata, ville où un sympathisant d'extrême droite à ouvert le feu sur des immigrés africains il y a une semaine, blessant six d'entre eux et propageant une onde de choc dans tout le pays.

La fusillade à motivation raciste, selon la police, a été pendant toute la semaine au coeur de la campagne en vue des élections législatives du 4 mars, dont l'immigration est un sujet central après l'arrivée sur les côtes du sud du pays d'environ 600.000 réfugiés et migrants au cours des quatre dernières années.

Les autorités municipales de Macerata, dans le centre de l'Italie, avaient à l'origine interdit la manifestation par crainte de heurts avec des groupes d'extrême droite, avant de se raviser vendredi.

Des Italiens et des immigrés ont défilé pacifiquement dans le centre de la ville en brandissant des drapeaux italiens et banderoles dénonçant la violence et le racisme. Des ballons en forme de coeur portant les noms des victimes de la fusillade ont été lâchés.

Aucun dirigeant des principaux partis politiques italiens n'a cependant participé à la manifestation, par crainte notamment de s'aliéner un électorat de plus en plus hostile à l'immigration.

Le dirigeant de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, a été plus loin en disant pendant un meeting électoral avoir "honte en tant qu'Italien" de la tenue de cette marche.

L'homme qui a tiré sur les migrants, Luca Traini, est un ancien candidat de la Ligue du Nord aux élections municipales à Corridonia.

(Matteo Berlenga Tangi Salaün pour le service français)