par Gavin Jones et Giuseppe Fonte

ROME, 9 février (Reuters) - Les partis politiques italiens, à droite comme à gauche, ont signalé leur enthousiasme à l'idée de soutenir la formation d'un gouvernement de Mario Draghi après s'être entretenus mardi avec le Premier ministre désigné, qui bouclait un deuxième cycle de consultations.

Mario Draghi, 73 ans, devrait rendre compte de ses consultations jeudi au président de la République, Sergio Mattarella, et soumettre à cette occasion une liste de ministres, ont déclaré des sources politiques.

L'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) saura d'ici là s'il dispose du soutien de la principale force politique au parlement, le Mouvement 5 Etoiles (M5S). Le parti anti-système a invité ses membres à se prononcer en ligne sur la question.

Vito Crimi, chef de file du M5S, a déclaré mardi qu'il avait reçu d'importantes garanties de la part de Mario Draghi concernant la politique envisagée par celui-ci en matière de protection sociale et de transition vers les énergies renouvelables, deux priorités aux yeux du parti.

Par ailleurs, le Premier ministre désigné n'a donné aucune indication suggérant qu'il entendait solliciter un prêt dans le cadre du plan de relance économique de l'Union européenne, une idée à laquelle le M5S est fermement opposé, a fait savoir Vito Crimi à l'issue de la dernière réunion de Mario Draghi avec l'ensemble des groupes représentés au parlement.

Mario Draghi a obtenu au préalable le soutien virtuellement inconditionnel de la Ligue (extrême droite), du Parti démocrate (centre gauche) et du parti conservateur Forza Italia dirigé par l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi.

Tous les chefs de parti ont dit être satisfaits des idées de Mario Draghi pour stimuler la croissance économique, protéger l'environnement et lutter contre la crise sanitaire du coronavirus.

"Nous devons tous laisser tomber les calculs, les tactiques et les intérêts électoraux pour placer en priorité le salut du pays", a déclaré Silvio Berlusconi aux journalistes.

S'il semble ne faire aucune doute qu'il obtiendra la majorité au parlement, Mario Draghi fait face à la difficile mission de composer une équipe gouvernementale et de définir un programme politique à même de satisfaire les rivaux politiques qui veulent désormais rejoindre sa coalition.

Les partis politiques ont dit à l'issue des réunions qu'il n'y avait eu aucune discussion sur les postes ministériels.

Mario Draghi pourrait choisir de nommer des technocrates sans affiliation politique, ou de choisir des représentants de chaque parti pour être davantage certain de leur soutien au moment de voter des projets de loi clé. De nombreux observateurs s'attendent à un mélange de technocrates et politiciens. (avec Angelo Amante et Crispian Balmer; version française Jean Terzian)