par Lesley Wroughton

RABAT, 5 avril (Reuters) - Les négociateurs israéliens et palestiniens chargés du processus de paix pourraient se retrouver dimanche en présence de l'émissaire américain Martin Indik, a-t-on appris samedi de source proche des discussions.

John Kerry avait la veille que les Etats-Unis réfléchissaient à leur implication dans les négociations après les initiatives contre-productives prises récemment par les deux parties.

S'exprimant lors d'une visite au Maroc, le secrétaire d'Etat américain a jugé le moment venu de "regarder la réalité" en face. Les Etats-Unis, a-t-il souligné, ne peuvent pas indéfiniment rester impliqués dans le processus de paix si Israéliens et Palestiniens eux-mêmes ne souhaitent pas prendre de mesures constructives.

"Ce n'est pas un effort sans fin, cela n'a jamais été le cas. C'est le moment de regarder la réalité et nous comptons examiner précisément quelles seront les prochaines étapes", a dit John Kerry qui devait rentrer vendredi à Washington.

"Il y a une limite au temps et aux efforts que les Etats-Unis peuvent consacrer si les deux parties ne veulent pas, elles-mêmes, prendre des initiatives constructives afin d'être en mesure d'aller de l'avant", a poursuivi Kerry.

"NOUS N'ALLONS PAS SIÉGER INDÉFINIMENT"

"Ils ont dit qu'ils voulaient continuer, ils n'ont pas dit qu'ils voulaient annuler, mais nous n'allons pas siéger indéfiniment", a-t-il ajouté.

Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche, a par la suite indiqué que Barack Obama partageait l'amertume du secrétaire d'Etat au sujet des dernières initiatives des deux parties.

Le chef de la diplomatie américaine, qui s'est rendu lundi à Jérusalem, avait réussi à remettre le processus de négociation sur les rails mais l'adhésion de l'Autorité palestinienne à quinze traités internationaux a sapé ses efforts.

Le gouvernement israélien a quant à lui annulé la libération d'une centaine de prisonniers palestiniens, revenant sur un engagement qui devait permettre la poursuite du dialogue au-delà de la date butoir du 29 avril.

Tzipi Livni, négociatrice israélienne en chef, a expliqué que les "accords sur la libération des prisonniers étaient conditionnés à l'engagement des Palestiniens à ne pas prendre de nouvelles initiatives à l'Onu".

Côté palestinien, Nabil Chath, proche conseiller de Mahmoud Abbas, a quant à lui assuré que le président de l'Autorité palestinienne n'avait aucune intention de froisser John Kerry, mais de réagir à l'annulation des libérations. (Bertrand Boucey et Jean-Philippe Lefief pour le service français)