par Nidal al-Mughrabi et Ari Rabinovitch

LE CAIRE/JERUSALEM, 17 mars (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que, malgré la pression internationale, il poursuivrait l'offensive militaire contre le Hamas à Gaza, où la famine menace selon des organisations humanitaires, tandis que les discussions sur un cessez-le-feu doivent reprendre.

A une réunion du cabinet, le Premier ministre israélien a indiqué que l'offensive d'Israël se tournerait maintenant vers Rafah, dernier endroit relativement sûr de l'enclave minuscule et surpeuplée de Gaza après plus de cinq mois de guerre lancée en représailles aux attaques du Hamas du 7 octobre.

"Nous allons opérer à Rafah. Cela prendra plusieurs semaines, et cela aura lieu", a-t-il dit, sans préciser s'il voulait dire que l'offensive durerait plusieurs semaines ou débuterait dans plusieurs semaines.

Les alliées d'Israël ont exhorté à plusieurs reprises Benjamin Netanyahu ne de pas attaquer Rafah, où plus d'un million de personnes de l'enclave ont trouvé refuge, s'il ne s'accompagne pas d'un plan pour protéger les civils.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, depuis la Jordanie où il s'est rendu avant de partir pour Israël, a déclaré qu'un assaut sur Rafah rendrait "très difficile" le retour de la paix dans la région, et que tous les efforts devaient désormais aller à "s'assurer que nous parvenions à un cessez-le-feu durable".

Le 7 octobre dernier, des combattants du Hamas ont tué 1.200 personnes en Israël et fait 253 otages.

L'offensive israélienne aérienne et terrestre qui a suivi a fait à ce jour 31.600 morts, ont dit les autorités sanitaires de Gaza, dirigée par le Hamas.

Une source proche des discussions de paix qui se tiennent au Qatar a dit à Reuters que le patron de l'agence de renseignement israélienne, le Mossad, rejoindrait la délégation présente aux négociations avec les médiateurs qataris, égyptiens et américains.

Le Hamas a présenté la semaine dernière une nouvelle proposition de cessez-le-feu, incluant notamment un échange entre des otages israéliens et des prisonniers palestiniens. Le cabinet israélien en charge de la sécurité devait se réunir pour discuter de cette proposition avant le départ de la délégation.

Benjamin Netanyahu a déjà déclaré que cette proposition était fondée sur "des demandes irréalistes", mais un responsable palestinien au fait des efforts de médiation a estimé que la probabilité d'un accord s'était accrue car le Hamas a apporté davantage de précision sur l'échange de prisonniers proposé.

Des camions transportant de la farine ont pu atteindre le nord de Gaza pour que leur chargement soit distribué dans des zones privées d'aides depuis quatre mois, ont rapporté dimanche des médias palestiniens.

Sur le terrain militaire, une frappe aérienne israélienne a tué dans la nuit de samedi à dimanche 12 personnes dans une maison de Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé, portant à 92 morts le bilan enregistré en 24 heures. (Nidal al-Mughrabi au Caire, Ari Rabinovitch, Gilles Guillaume pour la version française)