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* Le Hezbollah dit avoir tiré 62 roquettes sur Israël depuis le Liban

* Israël affirme avoir frappé une "cellule terroriste"

* Au moins 122 Palestiniens tués ces dernières 24 heures, selon les autorités sanitaires de Gaza

* Le secrétaire d'État américain Blinken entame en Turquie une tournée diplomatique

JÉRUSALEM/BEYROUTH, 6 janvier (Reuters) - Le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, a déclaré samedi avoir tiré des roquettes sur Israël, qui a annoncé de son côté avoir frappé une "cellule terroriste" en représailles, alors que de hauts diplomates américains et européens poursuivaient leurs efforts pour éviter une escalade régionale du conflit.

Les sirènes ont retenti dans le nord d'Israël, où Tsahal a fait état d'une quarantaine de tirs opérés "depuis le Liban vers la région de Meron", dans le nord de l'Etat hébreu.

Aucune victime ni aucun dégât n'ont été signalés dans l'immédiat.

Le Hezbollah a déclaré avoir lancé une soixantaine de roquettes sur un poste d'observation israélien en réponse à l'assassinat, mardi, d'un haut responsable du Hamas, Saleh al-Arouri.

Les tensions sont vives depuis la mort de ce dirigeant, tué par un drone dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, allié libanais du Hamas, lors d'une attaque attribuée à Israël.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré vendredi que le Liban risquait d'être "exposé" à d'autres attaques israéliennes si son groupe ne répondait pas à cet assassinat.

Tsahal a dit avoir répondu à l'attaque de roquettes de samedi par une frappe de drone sur "la cellule terroriste responsable des lancements vers la région de Metula".

Les avions de combat et les troupes israéliennes ont également visé le Hezbollah dans les régions d'Ayta ash Shab, Yaroun et Ramyeh, dans le sud du Liban, ciblant un poste de lancement, des sites militaires et des "infrastructures terroristes", a-t-on ajouté de même source.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell ont lancé vendredi une nouvelle salve de pourparlers alors que la guerre entre Israël et le Hamas, qui s'étend au Liban, à la Cisjordanie occupée et à la mer Rouge, dure depuis trois mois.

PLUS DE 22.700 MORTS DANS GAZA, SELON LES PALESTINIENS

Israël et le Hezbollah échangent régulièrement des tirs de part et d'autre de la frontière libanaise, la Cisjordanie est en ébullition et les Houthis alliés de l’Iran au Yémen semblent déterminés à poursuivre leurs attaques en mer Rouge pour obliger Israël à cesser de bombarder Gaza.

L'offensive israélienne a commencé après une attaque des militants du Hamas de Gaza contre Israël le 7 octobre, faisant 1.200 morts et 240 otages, selon les responsables israéliens.

L'offensive visant à anéantir le mouvement islamiste qui dirige Gaza a fait 22.722 morts, selon les responsables palestiniens de la santé, et dévasté l'enclave densément peuplée de 2,3 millions d'habitants. Au moins 122 Palestiniens ont été tués et 256 autres blessés à Gaza ces dernières 24 heures, ont-ils précisé samedi.

Le conflit ne faiblit pas malgré plusieurs visites dans la région d'Antony Blinken et d’autres diplomates de haut rang.

D'après l'agence de presse officielle palestinienne Wafa samedi, 18 Palestiniens ont été tués dans l'attaque israélienne d'une maison située à l'est de Khan Younès, à Gaza.

Dans le village cisjordanien de Beit Rima, un jeune de 17 ans a été abattu par Tsahal et quatre autres personnes ont été blessées, selon le ministère palestinien de la Santé.

Les habitants de Gaza, dont la plupart ont été déplacés par les bombardements, sont confrontés à une crise humanitaire majeure, avec des réserves de nourriture, de médicaments et de carburant qui diminuent.

Devant une morgue à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Mahmoud Awad, 11 ans, a raconté samedi que ses parents et ses frères et sœurs avaient été tués par des frappes aériennes israéliennes.

"Nous étions dans le camp de réfugiés de Shati et ils (l'armée israélienne) ont largué des tracts disant que Gaza était un champ de bataille. Nous avons donc fui vers Khan Younès parce que c'était un endroit sûr, et ils nous ont quand même bombardés", a-t-il déclaré.

Israël nie avoir pris pour cible des civils mais affirme aussi que des militants se mélangent à la population civile pour compliquer la tâche de Tsahal.

Israël a publié des vidéos et des photos pour étayer ses dires. Le Hamas conteste ces accusations.

Tsahal, qui dit avoir tué 8.000 militants depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre, a dit son intention d'avoir une approche plus ciblée à Gaza en réponse à la pression mondiale l'exhortant à limiter les pertes civiles.

Israël a recensé 175 soldats tués au combat depuis le début de son offensive.

Le Hamas, qui a juré de détruire Israël, est soutenu par l'Iran. D'autres militants soutenus par Téhéran ont attaqué les forces américaines en Irak et en Syrie et ont frappé Israël depuis le Liban dans le but affiché de répliquer à l'offensive israélienne.

Antony Blinken s’est entretenu samedi avec le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avant de rencontrer le président Tayyip Erdogan, qui est hostile à l’action militaire israélienne à Gaza. Contrairement à la plupart de ses alliés de l’OTAN, la Turquie ne considère pas le Hamas comme un groupe terroriste et propose de servir de médiateur dans cette guerre.

Au cours de sa tournée régionale d’une semaine, Blinken doit se rendre en Israël, en Cisjordanie occupée, en Jordanie, au Qatar, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite et en Égypte.

(Avec la contribution de Arafat Barbakh à Gaza, Nidal al-Mugrhabi et Muhammad Al Gebaly au Caire Version française Elizabeth Pineau )