par Dan Williams

JERUSALEM, 3 novembre (Reuters) -

Le Premier ministre israélien sortant Yair Lapid a félicité jeudi Benjamin Netanyahu pour sa victoire aux élections législatives de mardi en Israël, les résultats définitifs ayant confirmé le retour de l'ancien Premier ministre à la tête d'une alliance ancrée à droite et à l'extrême droite.

Selon le décompte final, annoncé jeudi par la commission électorale, le bloc dirigé par l'ancien Premier ministre contrôlera 64 des 120 sièges de la Knesset, le Parlement monocaméral israélien.

Cette nette majorité parlementaire, obtenue par le Likoud de Netanyahu avec l'appui de partis ultranationalistes et religieux, pourrait mettre fin à l'instabilité politique qu'a connue en Israël ces derniers temps, avec cinq élections en moins de quatre ans.

Le centriste Yair Lapid, à la tête d'une coalition à gouvernementale hétéroclite rassemblant des partis de droite, du centre, de gauche et un parti arabe, a, en 18 mois au pouvoir, arraché des avancées diplomatiques avec la Turquie et le Liban et a maintenu à flot l'économie israélienne.

Cependant, le regain de violence de ces derniers mois entre Israéliens et Palestiniens a semble-t-il favorisé le Likoud de Benjamin Netanyahu et ses alliés.

Le président israélien, Isaac Herzog, doit encore officiellement charger Benjamin Netanyahu de former un gouvernement, qui pourrait voir le jour d'ici la mi-novembre, selon les médias israéliens.

Parmi les personnalités susceptibles d'occuper une place dans le futur gouvernement, Itamar Ben-Gvir, du Parti sionisme religieux, probable partenaire principal du Likoud, souhaite devenir ministre de la Sécurité publique.

Cependant, les pourparlers de formation de la coalition n'ayant pas encore officiellement commencé, la position qu'il pourrait occuper n'est pas encore claire.

Colon de Cisjordanie, Itamar Ben-Gvir est un ancien membre de Kach, un groupe extrémiste juif figurant sur les listes de surveillance terroriste israélienne et américaine.

Son ascension a suscité l'inquiétude de la minorité arabe (21%) et des juifs de centre-gauche - et surtout des Palestiniens dont les pourparlers avec Israël sur le statut d'État, parrainés par les États-Unis, ont échoué en 2014.

Si Washington a publiquement réservé son jugement dans l'attente de la formation de la nouvelle coalition israélienne, un porte-parole du département d'État américain a souligné mercredi les "valeurs communes" des deux pays.

"Nous espérons que tous les responsables du gouvernement israélien continueront à partager les valeurs d'une société ouverte et démocratique, notamment la tolérance et le respect de tous dans la société civile, en particulier pour les groupes minoritaires", a déclaré le porte-parole.

L'ambassadeur américain en Israël, Thomas Nides, a déclaré qu'il s'était entretenu avec Benjamin Netanyahu et lui avait dit se réjouir de "travailler ensemble pour maintenir ce lien indéfectible." (Avec Ali Sawafta et Nidal-al-Mughrabi; version française Kate Entringer, édité par Jean-Stéphane Brosse)