(Actualisé avec précisions et contexte)

BAGDAD, 21 août (Reuters) - Le gouvernement irakien a annoncé dimanche avoir exécuté par pendaison 36 personnes condamnées à mort après le massacre de centaines de soldats, majoritairement chiites, sur une base au nord de Bagdad il y a deux ans.

Il s'agit de la plus importante exécution collective en Irak depuis que l'organisation Etat islamique (EI) a pris le contrôle d'une partie du nord et de l'ouest du pays en 2014.

Les pendaisons ont eu lieu dans une prison de Nassiriya, dans le sud, a précisé le ministère de la Justice, cité par une chaîne de télévision publique.

Commis par l'organisation Etat islamique (EI), le massacre du camp Speicher - une ancienne base militaire américaine située à proximité de Tikrit - a fait jusqu'à 1.700 morts selon certaines estimations. L'EI avait à l'époque diffusé des vidéos montrant de jeunes soldats abattus par centaines.

Des responsables politiques chiites irakiens ont multiplié les appels au gouvernement en faveur de l'exécution de djihadistes condamnés à mort après l'attentat qui a fait au moins 324 morts dans un centre commercial de Bagdad le 3 juillet dernier.

Revendiqué par l'EI, cet attentat au camion piégé dans le quartier de Karrada, majoritairement chiite, est le plus meurtrier commis en Irak depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003 après l'invasion du pays par une coalition emmenée par les Etats-Unis.

Peu après cet attentat, le ministère de la Justice a annoncé que 45 condamnés à mort avaient été exécutés depuis le début de l'année.

Les Nations unies ont exprimé le 1er août leur inquiétude face à l'accélération des exécutions, disant craindre que cette politique n'aboutisse à la mort d'innocents.

L'Onu estime à 1.200 le nombre de condamnés qui attendent leur exécution en Irak et précise que plusieurs centaines d'entre eux ont épuisé toutes les possibilités de recours.

(Saif Hameed; Marc Angrand pour le service français)