PARIS, 31 août (Reuters) - Le gouvernement français a confirmé vendredi l'interdiction, à partir de samedi, de cinq molécules néonicotinoïdes jugées responsables de la surmortalité d'insectes pollinisateurs comme les abeilles.

"L'utilisation de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes est interdite en France à compter de ce samedi 1er septembre", écrivent dans un communiqué commun les ministres de l'Agriculture, de la Santé et la secrétaire d'Etat à la Transition écologique.

"Ces interdictions sont essentielles pour lutter contre le déclin massif des colonies d'abeilles et des pollinisateurs sauvages, constaté cet hiver", ajoutent-t-ils.

Les substances désormais interdites sont l'acétamipride, l'imidaclopride, le clothianidine, le thiaclopride et le thiaméthoxame.

Deux autres substances "dont le mode d'action est identique à celui des substances de la famille des néonicotinoïdes" devraient bientôt être interdites en vertu de la loi "agriculture et alimentation" qui sera discutée en deuxième lecture à l'Assemblée nationale en septembre, rappellent aussi les ministres.

Face aux inquiétudes de certains agriculteurs, qui demandent des dérogations, le gouvernement ajoute que "dans de nombreuses situations, les produits contenant des néonicotinoïdes peuvent être remplacés par des solutions alternatives, telles que les produits de biocontrôle".

Ce sujet avait été l'objet ces derniers mois de tensions entre le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, et son collègue de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui a démissionné du gouvernement cette semaine.

L'Union européenne a imposé en avril des restrictions à l'utilisation de trois des substances mentionnées : l'imidaclopride, le clothianidine ainsi que le thiaméthoxame. Elles seront interdites pour toutes les cultures en plein champ mais autorisés dans les serres. (Elizabeth Pineau, édité par Jean-Michel Bélot)