NEW DELHI, 2 janvier (Reuters) - La Cour suprême indienne a interdit lundi aux responsables politiques d'utiliser la religion ou les castes pour engranger des voix. Ce verdict pourrait contraindre les partis à modifier leurs stratégies lors des prochaines échéances électorales.

"Aucun homme politique ne peut solliciter des voix au nom d'une caste, d'une croyance ou d'une religion", a déclaré le premier président de la Cour, T.S. Thakur, rappelant que le processus électoral doit être un "exercice laïque".

L'Inde est officiellement laïque mais les partis utilisent traditionnellement la religion ou les castes comme principal critère pour sélectionner leurs candidats et séduire les électeurs.

Le parti Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre Narendra Modi défend ainsi depuis des années un programme nationaliste et hindouiste et certains de ses responsables ont été accusés par le passé d'avoir tenu des propos anti-musulmans dans le but de polariser l'électorat hindou.

Le jugement de la Cour suprême intervient à quelques semaines d'une élection dans l'Uttar Pradesh, l'Etat le plus peuplé de l'Inde où les questions de caste et de religion dominent généralement la campagne.

D'autres élections sont programmées cette année dans les Etats du Pendjab, de l'Uttarakhand, de Goa et de Manipur, avant des élections législatives en 2019. (Rédaction de New Delhi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)