SEOUL (Reuters) - Cinq drones nord-coréens ont violé lundi l'espace aérien sud-coréen - une première depuis 2017 - déclenchant la mobilisation de chasseurs et d'hélicoptères d'attaque sud-coréens en réponse à ce que l'armée sud-coréenne a qualifié de "provocation délibérée".

"Cette violation de notre espace aérien par le Nord relève d'une provocation délibérée", a déclaré Lee Seung-o, responsable de l'état-major interarmées sud-coréen, lors d'un point de presse.

L'un des cinq drones s'est approché de la capitale sud-coréenne Séoul et les autres ont longé la côte ouest. Des appareils sud-coréens ont donc été mobilisés "pour les abattre", après des tirs de semonce, tandis qu'un avion de reconnaissance sud-coréen a été dépêché pour prendre des photos en Corée du Nord, en réaction à cette intrusion, a expliqué Lee Seung-o.

Ce responsable n'a pas précisé si l'un des drones avait pu être abattu mais selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, les appareils sud-coréens ont procédé à une centaine de tirs sans parvenir à descendre les drones envoyés par Pyongyang.

Toujours selon Yonhap, qui cite l'état-major interarmées sud-coréen, l'un des drones a pu retourner en Corée du Nord tandis que l'armée sud-coréenne a perdu la trace des quatre autres.

Ces drones, d'une envergure d'environ deux mètres mais dont les caractéristiques ou équipements n'ont pas été davantage précisés, sont arrivés dans l'espace aérien sud-coréen après avoir survolé la ligne de démarcation (LDM) définie entre la Corée du Sud et la Corée du Nord lors de l'armistice en 1953. Ils ont été détectés près de la ville de Gimpo, dans le nord-ouest de la Corée du Sud, autour de 10h25 (01h25 GMT).

Il s'agit de la première confirmation d'incursion d'un drone nord-coréen en Corée du Sud depuis 2017, lorsqu'un appareil dépêché par Pyongyang et soupçonné d'effectuer une mission d'espionnage s'est écrasé sur une montagne près de la frontière.

Cette incursion de drones intervient alors que la Corée du Nord a multiplié les tirs de missiles ces dernières semaines.

Un responsable du ministère sud-coréen des Transports avait auparavant fait savoir que les vols au départ des aéroports internationaux d'Incheon et Gimpo avaient été interrompus pendant environ une heure sur demande de l'armée.

La suspension a commencé à 13h08 (04h08 GMT) à Gimpo et à 13h22 à Incheon et les vols au départ ont repris vers 14h10, avait expliqué ce responsable à Reuters sans fournir davantage de précisions.

(Rédigé par Joyce Lee et Hyonhee Shin, version française Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)