BREDASDORP, Afrique du Sud, 8 février (Reuters) - Des centaines de Sud-Africains sont descendus dans la rue vendredi pour rendre un dernier hommage à une jeune fille de 17 ans décédée de ses blessures après un viol en réunion, une affaire emblématique qui a causé une onde de choc dans le pays.

Des fleurs et des bougies ont été déposées près d'une croix en bois sur le chantier où la jeune fille, Anene Booysen, a été retrouvée le week-end dernier agonisante, le ventre ouvert.

Anene Booysen vivait en famille d'accueil à Bredasdorp, localité située à 130 km à l'est du Cap. Elle avait participé à une fête vendredi soir dans un bar de la ville.

Cette affaire, à l'instar du viol en réunion et du meurtre d'une étudiante de 23 ans dans un bus à New Delhi au mois de décembre, a suscité un tollé en Afrique du Sud, pays où le taux de crimes sexuels est un des plus élevés au monde. Une femme y est violée en moyenne toutes les quatre minutes et les affaires élucidées se terminent rarement par une condamnation.

Pour rappeler cette statistique à ses auditeurs, une station de radio du Cap a diffusé un bip sonore toutes les quatre minutes vendredi.

Anene Booysen a pu révéler le nom d'un de ses agresseurs avant de mourir. Trois hommes âgés d'une vingtaine d'années ont été arrêtés. Ils encourent la prison à perpétuité, la peine de mort ayant été abolie en Afrique du Sud à la fin de l'apartheid.

Le président Jacob Zuma a demandé une peine exemplaire pour les meurtriers et appelé à ce qu'il soit mis fin à ce "fléau" qui ronge la société sud-africaine.

La Ligue des femmes du Congrès national africain (ANC) au pouvoir souhaite que l'affaire Anene Booysen entraîne une prise de conscience comparable à ce qui s'est passé en Inde après le viol de New Delhi. (voir ) (Wendell Roelf, Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)