Le chef de l'Etat a promis de mettre rapidement en oeuvre cette promesse, sans augmenter les prélèvements sur les ménages, en réalisant des économies, lors de ses voeux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi.

"Il n'y a pas de temps à perdre, la France ne peut pas attendre et les chômeurs encore moins", a-t-il déclaré.

François Hollande avait annoncé la semaine dernière une baisse du coût du travail pour les entreprises de 30 milliards d'euros à horizon 2017, qui devrait inclure les 20 milliards d'euros auquel s'élèvera en 2015 le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).

En échange, des contreparties seront demandées aux entreprises, qui "devront être claires, précises, mesurables et donc vérifiables" et définies avec les partenaires sociaux.

"Pour être crédibles et pour être respectées, ces contreparties doivent être peu nombreuses et centrées sur trois objectifs principaux", a estimé le chef de l'Etat.

"Le premier, c'est évidemment le nombre de créations d'emplois, prioritairement pour les jeunes et pour les seniors à travers le développement des formations en alternance, l'apprentissage, les contrats de générations, et d'une manière générale le volume global des embauches."

Il n'a pas précisé combien d'emplois devraient être créés.

Le président de l'organisation patronale Medef, Pierre Gattaz, qui presse depuis des mois l'exécutif de baisser les cotisations des entreprises et leur fiscalité, a estimé possible de créer un million d'emplois en quelques années si ces prélèvements sont baissés de 100 milliards d'euros.

"Le deuxième objectif, c'est la qualité des emplois à travers la formation des salariés, l'amélioration des grilles de classification et la réduction de la précarité du travail", a poursuivi François Hollande.

En outre, "les entreprises doivent s'engager à investir davantage en France et à relocaliser autant qu'il est possible leurs activités sur le territoire nationale", a-t-il ajouté.

OBJECTIF D'HARMONISATION FISCALE

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lancera les travaux sur le "pacte de responsabilité" avec les syndicats et les organisations patronales le 27 janvier. L'objectif est de conclure ce "pacte" lors d'une conférence sociale au printemps.

Au-delà, a poursuivi François Hollande, "une réflexion peut s'engager sur la refonte de l'ensemble des dispositifs d'exonération de cotisations (...) afin de les inscrire dans un cadre global, cohérent, lisible et clair".

Les syndicats, qui refusent que ce "pacte" soit un "chèque en blanc" aux entreprises, soulignent que de très nombreux dispositifs d'exonération existent, sans contrepartie, et sans que leur efficacité soit évaluée.

Dans la foulée du lancement des travaux sur le "pacte", les "Assises de la fiscalité" des entreprises seront lancées, avec trois objectifs, a ajouté François Hollande : la stabilité, l'efficacité et la lisibilité.

Une trajectoire des prélèvements sur les entreprises et les ménages sera fixée jusqu'en 2017, "avec la perspective d'une harmonisation avec nos plus grands voisins européens à l'horizon 2020. Et une première étape interviendra dès 2015", a-t-il dit.

Les baisses de cotisations et la maîtrise de la fiscalité "ne seront pas financées par un transfert vers les ménages", a une nouvelle fois promis François Hollande, "ce sont sur les dépenses publiques que nous devons faire les efforts indispensables".

L'exécutif prévoit de réaliser 50 milliards d'euros d'économies d'ici la fin du quinquennat pour réduire le déficit public, avec comme objectif intermédiaire de le faire passer sous la limite européenne de 3% du PIB fin 2015, contre environ 4,1% fin 2013.

Le chef de l'Etat a également annoncé une prochaine réforme du dialogue social.

Jean-Baptiste Vey et Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet