(Actualisé avec communiqué de Bercy)

PARIS, 8 avril (Reuters) - François Hollande a exhorté vendredi le Panama, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue Juan Carlos Varela, à collaborer avec le fisc français après les révélations dans le cadre des "Panama papers", a fait savoir l'Elysée.

Lors de cet entretien, le chef de l'Etat français a précisé à son interlocuteur les raisons qui ont conduit Paris à réinscrire le Panama sur sa "liste noire" des Etats non coopératifs en matière fiscale.

Le ministre des Finances et le secrétaire d'Etat au Budget, Michel Sapin et Christian Eckert, ont signé vendredi l'arrêté ajoutant formellement le Panama à cette liste, comme la France l'avait annoncé en début de semaine.

"L'application des mesures fiscales dissuasives liées à cette inscription sur la liste sera effective à compter du 1er janvier 2017", précise Bercy dans un communiqué.

La France avait retiré le Panama de la liste des paradis fiscaux le 1er janvier 2012.

Ce petit pays d'Amérique centrale, au coeur d'un scandale portant sur un système présumé d'évasion fiscale à l'échelle mondiale, a menacé mardi la France de représailles en cas d'inscription sur une telle liste.

Le secrétaire général de la présidence du Panama, Alvaro Ale man, a assuré à cette occasion que le gouvernement panaméen était prêt à coopérer avec toute enquête ouverte dans le cadre des "Panama papers".

Lundi, au lendemain des premières révélations, le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête pour blanchiment de fraudes fiscales aggravées destinée à poursuivre des Français qui pourraient avoir dissimulé des avoirs au fisc.

Par téléphone, François Hollande "a vivement encouragé le Panama à répondre aux demandes d'informations des autorités fiscales françaises", peut-on lire dans un communiqué de l'Elysée.

Le chef de l'Etat français "a par ailleurs confirmé que la France avait demandé la tenue la semaine prochaine d'une réunion des experts de haut niveau de l'OCDE pour travailler à une action coordonnée des administrations fiscales", ajoute la présidence française.

Selon le ministère des Finances, Michel Sapin devrait recevoir prochainement son homologue panaméen à Paris pour lui demander une "totale transparence" sur la situation des Français au Panama. (Simon Carraud, édité par Guy Kerivel)