PEKIN, 25 avril (Reuters) - François Hollande a évoqué prudemment jeudi le respect des droits de l'Homme en Chine et les immolations de moines tibétains mais a pris soin, au premier jour de sa visite d'Etat, de ménager son homologue chinois.

"Nous avons abordé tous les sujets de manière franche et respectueuse", a déclaré le président lors d'une conférence de presse à Pékin.

"Nous avons besoin de rapprocher nos deux sociétés, y compris pour parler des sujets qui peuvent nous différencier, nous séparer, et cela a été le cas dans l'entretien que j'ai eu avec le président Xi Jinping", a dit François Hollande.

Ce dernier a bien évoqué la "légitime émotion" causée par les immolations au Tibet, plus d'une centaine depuis 2009 selon les associations, mais n'a pas commenté la politique du gouvernement central dans la province.

Le président a aussi affirmé aussi avoir transmis à son homologue la liste rédigée par l'Union européenne des dissidents politiques emprisonnés en Chine tout en insistant sur sa volonté de ne pas limiter sa relation avec la Chine à ce dossier.

"Toutes ces questions ont été évoquées avec la volonté de ne parler non plus que de cela", a précisé François Hollande qui, comme lors de son voyage à Moscou, a dit souhaiter prendre les relations bilatérales "comme un tout" sans dissocier les questions politiques des questions économiques.

Premier chef d'Etat occidental à rencontrer le nouveau gouvernement chinois à Pékin, François Hollande avait annoncé , avant de se rendre pour la première fois en Chine, qu'il n'entendait pas brusquer ses partenaires sur cette question.

Les deux pays prévoient en effet de célébrer en grande pompe les 50 ans de leurs relations diplomatiques instaurées par le général de Gaulle, premier dirigeant à l'Ouest à reconnaître le régime communiste de Pékin.

Après une lune de miel diplomatique sous le dernier quinquennat de Jacques Chirac, les relations avec la Chine se sont dégradées en 2008 à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin, où la question du Tibet a été un sujet de tension entre les deux pays. (Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse)