(Actualisé avec citations et commentaires)

PARIS, 17 janvier (Reuters) - François Hollande a annoncé jeudi une nouvelle conférence sociale au mois de juillet pour engager une série de négociations, en particulier autour de la protection sociale et des retraites.

La conférence sociale de l'été dernier a été à l'origine des négociations sur le marché travail qui ont débouché sur un accord vendredi dernier entre le patronat et trois syndicats.

Présentant ses voeux à un parterre de syndicalistes et de chefs d'entreprises, le président français a vanté les résultats de sa méthode de concertation et promis de poursuivre dans cette voie.

"Cette méthode sera aussi celle qui nous permettra de préserver l'avenir de nos retraites et de notre protection sociale", a-t-il dit avant de donner rendez-vous aux syndicats.

"Je vous propose que nous nous retrouvions pour un nouveau rendez-vous de la conférence sociale au mois de juillet prochain, avec le même objectif : préciser notre agenda et ouvrir les discussions, les négociations nécessaires entre partenaires sociaux et indiquer le programme législatif du gouvernement", a poursuivi François Hollande.

Le chef de l'Etat a souligné que le Conseil d'orientation des retraites prévoyait un déficit de 20 milliards d'euros à l'échéance 2020 malgré la réforme mise en oeuvre par son prédécesseur Nicolas Sarkozy.

RÉFORMER EST "IMPÉRATIF"

Si certains économistes reprochent au gouvernement de ne pas aller assez vite sur le front des réformes structurelles, à l'Elysée on défend la méthode employée jusqu'ici.

"Tous ceux qui ont essayé de faire autrement ne sont pas arrivés à grand chose", ironise un conseiller.

Jean-Marc Ayrault est venu défendre sa méthode devant les journalistes à sa sortie de l'Elysée.

"La France, qui doit impérativement se réformer, ne pourra pas engager ses réformes sans dialogue et négociation sociale", a dit le Premier ministre.

"Un rendez-vous annuel permet de faire une sorte de bilan d'étape de la méthode mais aussi des grands chantiers qu'il faudra continuer", a-t-il ajouté.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, s'est réjouie de l'annonce d'une nouvelle conférence sociale et s'est dite favorable au principe d'un grand rendez-vous annuel.

"J'espère que juillet prochain annoncera une nouvelle étape dans le dialogue social et dans le renforcement de la compétitivité de notre pays", a-t-elle déclaré.

Le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, un des deux syndicats qui ont refusé de signer l'accord sur la sécurisation de l'emploi, a critiqué la politique de François Hollande, sur le fond comme sur la forme.

"Ce qui nous intéresse, c'est le contenu, ce n'est pas le rituel des rencontres", a-t-il dit à sa sortie de l'Elysée.

"J'espère que d'ici la conférence de juillet (...) le gouvernement et le législateur ne vont pas simplement se transposer en scribes des requêtes du Medef", a-t-il ironisé. (Julien Ponthus et Elizabeth Pineau, édité par Jean-Baptiste Vey)