KIEV, 22 janvier (Reuters) - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a adressé mardi un message de soutien à l'opposante Ioulia Timochenko, accusée par le gouvernement ukrainien d'avoir fait tuer il y a plus de 16 ans un rival en affaires.

Timochenko, principale opposante au président Viktor Ianoukovitch, a déja été condamnée à sept ans de prison en octobre 2011 pour abus de pouvoir lors de son deuxième mandat à la tête du gouvernement, entre 2007 et 2010.

"Je veux réaffirmer que les Etats-Unis soutiennent votre remise en liberté immédiate. J'espère que la nouvelle année apportera evec elle la perspective de votre libération et je vous souhaite de recouvrer la santé", déclare Clinton dans son message, rendu public par le parti Batkivchtchyna, la formation de l'opposante.

Vendredi, le procureur général d'Ukraine a accusé Timochenko d'avoir manigancé en 1996 avec l'ancien Premier ministre Pavlo Lazarenko l'assassinat d'un rival, le député et homme d'affaires Yevhen Chtcherban, en plaçant sur sa tête un "contrat" de 2,8 millions de dollars.

Si elle est reconnue coupable, elle risque la prison à vie. Interrogée en avril dernier sur ces accusations, Ioulia Timochenko les avait jugées "absurdes".

Yevhen Chtcherban était un député et homme d'affaires du Donetsk, région de l'est du pays productrice d'acier et de charbon.

Timochenko était alors à la tête de la compagnie Systèmes énergétiques unis d'Ukraine, une société de distribution de gaz, tandis que Ianoukovitch était gouverneur adjoint du Donetsk.

Depuis son incarcération à Kharkov, l'opposante a passé l'essentiel de son temps à l'hôpital en raison de douleurs au dos. Selon un de ses avocats, son état de santé est "critique".

Elle refuse depuis dix jours de se coucher dans la chambre d'hôpital où elle est détenue, pour protester contre l'installation de caméras de surveillance dans son unité.

Sa famille affirme qu'elle s'est d'abord installée sur une chaise dans le couloir et qu'elle dort désormais dans la salle de douche adjacente. (Richard Balmforth, Pascal Liétout pour le service français)