Selon lui, les positions des négociateurs français et allemands sont "beaucoup plus proches."

Les représentants des Etats clients de l'A400M, plombé par des retards de près de quatre ans et une inflation de 55% de son budget initial, négocient depuis plusieurs semaines un partage des surcoûts du programme avec les dirigeants du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS et de sa division Airbus, constructeur de l'avion.

Alors que les résultats des discussions se font toujours attendre, Hervé Morin a précisé lundi au cours d'une conférence de presse que les deux parties se rencontreraient dans les prochains jours "avec la volonté d'arriver à conclure avant la fin de la semaine."

Un conseil des ministres franco-allemand est prévu jeudi à Paris. Plusieurs experts s'attendent toutefois à ce qu'une annonce intervienne au cours d'une réunion informelle de l'Otan programmée jeudi et vendredi à Istanbul.

Interrogé sur l'aspect spécifique de la négociation financière, Hervé Morin a répondu: "Les discussions sont en cours mais je trouve qu'on est plus dans la convergence que dans la divergence aujourd'hui entre les Etats et EADS."

Le ministre a ajouté que le sujet serait "probablement" abordé jeudi par le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.

"Si la France et l'Allemagne, lors du sommet franco-allemand de jeudi, déterminent une position commune, ça nous aidera, mais les Français et les Allemands sont déjà beaucoup plus proches qu'ils ne l'étaient il y a quelques semaines", a encore expliqué Hervé Morin.

Vers 13h40, l'action EADS progressait de 1,2% à 14,37 euros à la Bourse de Paris.

Le développement de l'A400M était évalué à environ 20 milliards d'euros lors de son lancement mais une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers a récemment estimé à 11 milliards d'euros le montant des investissements supplémentaires nécessaires.

Les modalités du partage de la facture est devenue une question centrale pour EADS, soucieux de veiller à son équilibre financier et d'assurer un financement solide pour ses programmes futurs.

De leur côté, les Etats, dont les marges budgétaires sont étroites, veulent afficher une position de fermeté face à leurs opinions publiques tout en répondant aux exigences de leurs états-majors qui prévoient d'utiliser l'A400M sur plusieurs zones de conflit stratégiques, notamment en Afghanistan.

Elizabeth Pineau, Matthias Blamont, édité par Matthieu Protard et Dominique Rodriguez