Londres (awp/afp) - L'aéroport d'Heathrow, principal hub du Royaume-Uni, va devoir réduire la redevance d'atterrissage facturée aux compagnies aériennes alors que la demande redécolle pour le secteur aérien, a annoncé mardi l'autorité britannique de l'aviation civile (CAA).

"Le prix maximum moyen par passager que les compagnies aériennes paieront à Heathrow passera de 30,19 livres (35,30 francs suisses) aujourd'hui à 26,31 (30,80 francs suisses) en 2026", indique la CAA dans un communiqué, soit une réduction de 6% par an environ, hors effets de l'inflation.

L'annonce de la CAA mardi est une "proposition finale" qui doit encore faire l'objet d'une consultation avant une décision définitive attendue à l'automne.

La CAA estime qu'un prix plus faible pour cette charge, qui se répercute généralement sur le prix des billets, "contribuera aussi à soutenir la reprise du nombre de passagers", alors qu'Heathrow "est l'un des aéroports les plus chers au monde" aujourd'hui.

Le prix de la redevance divise l'aéroport et les compagnies aériennes.

"La CAA continue de sous-estimer ce qu'il faut pour fournir un bon service aux passagers", a taclé dans un communiqué le directeur général d'Heathrow John Holland-Kaye, ajoutant que ses propositions "ne feront qu'empirer l'expérience des passagers" dans l'aéroport.

Selon la CAA, la redevance plus généreuse accordée jusqu'ici devait "refléter les défis posés par la pandémie" de Covid-19 pour un secteur très touché par les confinements et les restrictions au voyage, qui avaient conduit compagnies et aéroports à licencier des milliers d'employés.

Mais la reprise s'est depuis largement amorcée, à tel point que les aéroports britanniques connaissent des scènes de chaos depuis des semaines, avec des files d'attentes à rallonge et des annulations de vols en série, faute pour les entreprises du secteur de pouvoir recruter suffisamment vite.

Shai Weiss, directeur général de la compagnie britannique Virgin Atlantic, a applaudi l'annonce de la CAA mardi dans un communiqué, tout en estimant qu'il fallait réduire la redevance encore davantage "en particulier avec des consommateurs confrontés aux pressions du coût de la vie", selon lui.

Heathrow avait prévenu en mai qu'il allait rester déficitaire cette année à cause d'un trafic aérien qui devrait demeurer très inférieur à avant la pandémie, lesté par la guerre en Ukraine et l'inflation, entre autres. Mais il a récemment revu légèrement à la hausse sa prévision de passagers, à 54,4 millions cette année.

Alors que la grogne sociale augmente dans le pays face à l'inflation, des membres du personnel au sol de British Airways à l'aéroport britannique d'Heathrow ont voté la semaine dernière en faveur d'une grève sur les salaires prévue pour cet été.

afp/jh