par Nidal al-Mughrabi et Dan Williams

LE CAIRE/JERUSALEM, 13 février (Reuters) - Des responsables américains, égyptiens, israéliens et qataris doivent se réunir mardi au Caire pour travailler à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, alors qu'un million de Palestiniens réfugiés dans le sud de l'enclave continuent de redouter une offensive terrestre israélienne de grande ampleur.

Les chars israéliens ont bombardé au cours de la nuit la partie est de la ville de Rafah, ont déclaré des habitants, mais les opérations au sol ne semblent pas avoir commencé.

L'armée israélienne a dit avoir tué des dizaines de combattants palestiniens lors d'affrontements dans le sud et le centre de la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures, dont 30 à Khan Younès, proche de Rafah et de la frontière égyptienne.

Le ministère de la Santé de Gaza contrôlé par le Hamas a annoncé la mort de 16 Palestiniens dans un raid sur une maison du camp de réfugiés de Nousseirat.

A Khan Younès, où les bombardements se poursuivent, des chars israéliens ont progressé, venant de l'ouest et de l'est de la ville. Les forces israéliennes ont ordonné à des personnes déplacées de se diriger vers Rafah, où près de la moitié des 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza chassés par les combats vivent désormais, dans des conditions extrêmement précaires.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a ordonné vendredi à l'état-major israélien de mettre au point un plan combiné en vue de l'évacuation des civils de Rafah et de l'élimination des "quatre" derniers bataillons du Hamas dans la ville.

UNE LONGUE PAUSE DANS LES COMBATS EN DISCUSSION

La stratégie israélienne, visant à l'éradication totale du Hamas, le mouvement palestinien à l'origine des attaques du 7 octobre contre l'Etat hébreu qui ont fait 1.200 morts, est vivement critiquée par l'allié américain.

Washington a déclaré qu'il ne soutiendrait pas une opération terrestre faisant fi du sort des centaines de milliers de civils terrés dans cette ville proche de l'Egypte, qui a clairement signifié qu'elle n'entendait pas permettre un exode massif de réfugiés par sa frontière.

Le bilan de l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza depuis plus de cinq mois est de 28.743 Palestiniens tués et 68.146 blessés selon le ministère de la Santé de l'enclave.

Lundi, le président américain Joe Biden, s'exprimant au côté du roi Abdallah de Jordanie après un entretien à la Maison blanche, a déclaré que les Etats-Unis tentaient de parvenir à un accord sur la libération d'otages israéliens détenus par le Hamas en échange d'une période de calme d'"au moins six semaines" dans le territoire palestinien.

Au Caire, de hauts responsables des Etats-Unis, d'Egypte, d'Israël et du Qatar devaient se réunir pour travailler sur un scénario en trois phases, prévoyant la libération des otages et la mise en place d'une trêve étendue, ont indiqué des sources au fait des discussions.

Les Nations unies ont de leur côté rejeté l'hypothèse d'un déplacement forcé des civils de Rafah.

A Genève, Juliette Touma, porte-parole de l'Office de secours aux réfugiés palestiniens (UNRWA), a dit ne pas avoir été informé par Israël d'un plan d'évacuation, ajoutant qu'elle ne comptait pas y prendre part.

"Où allez-vous évacuer des civils alors qu'aucun endroit n'est sûr dans la bande de Gaza ?" a-t-elle dit. "Cela doit cesser. Toute nouvelle escalade serait absolument apocalyptique." (Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer)