Londres (awp/afp) - La Banque d'Angleterre (BoE) a comme attendu maintenu jeudi son taux directeur à 0,25% mais la pression inflationniste pousse la banque centrale à prévenir qu'un resserrement monétaire n'est pas à exclure.

Et deux des neuf membres du Comité de politique monétaire (CPM) ont de nouveau appelé à une hausse immédiate du fait de l'accélération de la hausse des prix.

Selon "certains membres" du CPM, l'accélération de l'inflation au Royaume-Uni en août à 2,9% a "renforcé les arguments en faveur d'un resserrement immédiat de la politique monétaire", ont révélé les minutes de la réunion de septembre du Comité.

Comme à l'accoutumée, les commentaires des membres du CPM ne sont pas nommément attribués, mais Ian McCafferty et Michael Saunders ont voté, pour la troisième réunion consécutive, en faveur d'une hausse de 0,25 point de pourcentage du taux directeur de l'institution.

La banque centrale a pris en compte dans ses prévisions la récente accélération plus forte qu'attendu de la hausse des prix à la consommation au Royaume-Uni, s'attendant désormais à ce que l'inflation dépasse 3% en octobre, alors que le niveau cible de la BoE est de 2%.

"Tous les membres du CPM continuent à penser que, si l'économie poursuit sa trajectoire globalement conforme aux prévisions du rapport trimestriel sur l'inflation (publié le mois dernier, ndlr), le resserrement de la politique monétaire pourrait être plus marqué" sur les trois ans à venir que ne l'attend le marché, ont rappelé les minutes.

En cause, la dépréciation de la livre britannique depuis le référendum de juin 2016 qui a fait flamber les prix à l'importation mais aussi la récente remontée des cours du pétrole, a souligné l'institution.

La banque centrale a aussi de nouveau mis en garde contre les effets de la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne (UE).

"Des risques considérables continuent de peser sur les perspectives" de l'économie britannique, notamment la réaction des ménages, des entreprises et des marchés financiers aux développements en lien avec le processus de sortie de l'UE.

La BoE a une nouvelle fois prévenu que "la politique monétaire ne peut pas empêcher ni les ajustements nécessaires" liés aux nouvelles relations commerciales du Royaume-Uni, "ni la croissance des salaires plus faible" qui devrait les accompagner.

Et cette faible croissance des salaires est déjà un casse-tête pour la BoE car elle continue d'être inférieure à l'inflation, mettant à mal la consommation des ménages qui est l'un des principaux moteurs de l'économie.

afp/rp