Londres (awp/afp) - L'inflation au Royaume-Uni a poursuivi sa décrue en mars, à 2,5% sur un an, tirée vers le bas par l'habillement et sur fond de remontée de la livre britannique, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Après avoir atteint un pic à 3,1% en novembre dernier, le rythme de hausse des prix ne cesse depuis de ralentir dans le pays. A 2,5% le mois dernier, l'inflation est inférieure aux attentes des économistes et est au plus bas depuis mars 2017.

"L'inflation tombe à son niveau le plus bas en un an, alors que les prix des vêtements pour femmes ont progressé plus lentement que d'habitude à cette époque de l'année", explique Mike Hardie, statisticien à l'ONS.

Il ajoute que la hausse des prix de l'alcool et du tabac a également été plus modérée qu'en février.

De son côté, la progression des prix dans l'alimentaire est restée stable à 3% en mars, un rythme qui est bien moins élevé que celui observé fin 2017.

Le Royaume-Uni avait subi au cours de l'année dernière une poussée de l'inflation, qui s'était installée autour des 3%, reflétant alors la faiblesse de la livre entretenue par les incertitudes du Brexit.

La dépréciation de la devise avait pour effet négatif de renchérir le coût des biens importés, ce qui se répercutait sur les tarifs dans les commerces.

Or quelques éclaircies sur le front du Brexit, avec notamment un accord sur une période de transition entre Londres et Bruxelles, a permis à la livre de se reprendre nettement ces dernières semaines, atténuant du même coup la pression à la hausse sur l'inflation.

La devise a même atteint cette semaine son plus haut niveau depuis le vote pour le Brexit de juin 2016 face au dollar.

La modération de l'inflation est bienvenue pour les ménages britanniques, d'autant que ces derniers voient les salaires progresser davantage depuis le début de l'année, au point qu'ils gagnent désormais en pouvoir d'achat alors que leur budget avait été comprimé ces derniers mois.

Cela pourrait en outre être de bonne augure pour la croissance britannique dont le dynamisme reposait en grande partie ces dernières années sur la consommation des ménages.

Les économistes restent toutefois encore prudents et estiment que le coup de frein de l'activité va se poursuivre cette année, notamment en raison des risques entourant l'investissement des entreprises compte tenu du flou quant aux futures relations entre le Royaume-Uni et l'UE.

afp/rp