par Matt Scuffham et Steve Slater

6 janvier (Reuters) - Les banques britanniques ont demandé mardi à leur autorité de tutelle d'accélérer l'élaboration des nouvelles règles censées protéger leurs clients particuliers contre les risques liés à leurs activités de marchés, afin qu'elles puissent s'y conformer avant l'échéance fixée à 2019.

La Banque d'Angleterre (BoE) a ordonné aux banques opérant au Royaume-Uni d'"isoler" leurs réseaux de banque de détail du reste de leurs activités afin d'éviter au contribuable de devoir assumer le coût d'un éventuel renflouement d'établissements en difficulté, comme ce fut le cas pendant la crise financière de 2007-2009.

Un tel cloisonnement doit permettre de restructurer ou de liquider des activités en difficulté sans risquer de nuire à des activités plus saines.

La Prudential Regulation Authority (PRA), qui dépend de la BoE, avait donné aux banques jusqu'à mardi pour répondre à ses propositions initiales.

La British Bankers Association (BBA), principale fédération du secteur bancaire, a déclaré souhaiter une accélération des consultations sur le sujet.

"Afin de mettre en oeuvre les réformes dans les temps, les banques, les autorités de régulation et un certain nombre d'administrations publiques devront coopérer pour éviter des goulets d'étranglement", a déclaré le directeur général de la BBA, Paul Chisnail.

"En particulier, nous apprécierions que les régulateurs mettent en place le nouveau régime aussi vite que possible afin de permettre aux banques de prendre des décisions définitives sur l'organisation de leurs activités."

Dans un document adressé à la BoE que Reuters a pu consulter, la BBA explique que pour ses membres, les nouvelles règles doivent être arrêtées avant le troisième trimestre de cette année.

Elle ajoute que l'échéance de 2019 est "plus serrée qu'elle en donne l'impression" et que les banques qui devront mettre en place des systèmes informatiques et des structures d'exploitation séparées pourraient rencontrer d'importantes difficultés si le calendrier de la réforme n'est pas revu.

La PRA a refusé de commenter ces informations.

La séparation des activités doit concerner toutes les banques gérant au moins 25 milliards de livres (31,8 milliards d'euros) de dépôts au Royaume-Uni. Sur cette base, six établissements seraient concernés aujourd'hui: HSBC, Lloyds Banking Group, Barclays, Royal Bank of Scotland, Santander UK et Co-operative Bank . (avec Huw Jones; Marc Angrand pour le service français)