LONDRES, 15 avril (Reuters) - Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a déclaré vendredi que les détenteurs d'un emprunt immobilier pourraient être confrontés à une hausse des taux d'intérêt si le référendum du 23 juin donnait la victoire aux partisans d'une sortie de l'Union européenne.

"La Banque d'Angleterre est indépendante et elle prend ses décisions sur les taux d'intérêt", a-t-il dit à la BBC depuis Washington, où il participait à une réunion du G20.

"Mais l'opinion largement dominante parmi les experts, ici à Washington, c'est que si la Grande-Bretagne quittait l'UE, les prix monteraient et il y aurait de l'instabilité sur les marchés financiers."

"Cela signifie qu'il est probable que les taux des crédits immobiliers monteraient, que les familles paieraient le prix de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE."

George Osborne et le Premier ministre, David Cameron, font campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Les partisans du Brexit, eux, accusent le camp adverse de vouloir effrayer les électeurs et assurent que l'économie profiterait d'une sortie de l'UE.

Les sondages d'opinion donnent pour l'instant les deux camps pratiquement à égalité en termes d'intentions de vote.

Certains analystes estiment que la victoire des partisans du Brexit le 23 juin pourrait se traduire par une forte baisse de la livre sterling et donc inciter la Banque d'Angleterre (BoE) à relever les taux d'intérêt pour limiter l'impact inflationniste du renchérissement des importations.

Mais la plupart des économistes interrogés par Reuters dans le cadre d'une enquête publiée cette semaine ont estimé que la BoE commencerait probablement par réduire ses taux en cas de Brexit pour amortir le choc économique qu'il provoquerait.

(William Schomberg; Marc Angrand pour le service français)