Si elle a secoué les détenteurs d'actions de groupes pharmaceutiques ou de biotechs, la récente correction enregistrée par le secteur aux Etats-Unis a au moins eu le mérite de faire baisser la valorisation des titres. Et ainsi offrir des points d'entrée intéressants sur un secteur dont les perspectives sont plutôt favorables. C'est en tout cas l'avis de GAM dont le gérant spécialiste santé Christophe Eggmann conseille d'investir de manière sélective dans des titres sous-évalués.

"Nous pensons que cette valorisation (18 fois les bénéfices escomptés pour 2016) est extrêmement attractive, car les chiffres d'affaires dans le secteur de la santé ont connu une croissance deux fois plus élevée que le reste du marché et les fondamentaux demeurent très solides", explique-t-il.

Le secteur de la pharmacie et de la santé en général devrait notamment continuer à bénéficier d'un flux d'innovation toujours plus important et rapide. "Des produits révolutionnaires de thérapie génique pourraient entraîner un changement de paradigme dans le traitement de certaines maladies", assure Christophe Eggmann chez GAM.

De plus, à l'image du géant Pfizer qui va mettre la main sur Allergan, les groupes disposent de nombreuses liquidités, grâce notamment à des résultats solides, et peuvent donc envisager des opérations de croissance externe.

Reste que le secteur risque d'être encore volatil l'année prochaine alors que la réglementation sur les médicaments et l'assurance pour tous est un des points qui revient régulièrement dans la campagne présidentielle en cours aux Etats-Unis. La récente correction s'explique notamment par une sortie d'Hillary Clinton indiquant qu'elles souhaitaient, si elle était élue à la Maison Blanche, mettre fin aux augmentations exagérées des prix imposées par les grands groupes.

"Nous pensons que la réaction des marchés est exagérée, car la probabilité que le Congrès – où les Républicains disposent d'une majorité – impose à la branche une réglementation plus stricte en matière de fixation des prix nous semble faible. En outre, aucune des propositions faisant actuellement polémique n'est nouvelle. Toutes ces idées ont en effet déjà échoué par le passé, alors même que le Congrès était sous dominance démocrate. Les initiatives comme la création d'une assurance-maladie contrôlée par l'Etat, négociée directement avec les entreprises pharmaceutiques, n'ont jamais eu la moindre chance d'aboutir", assure le gérant de GAM Christophe Eggmann.