Le chef de l'Etat français et le président de la Commission européenne se sont entretenus pendant une heure et demie à l'Elysée, à cinq jours du sommet des 22 et 23 novembre à Bruxelles consacré au budget de l'UE sur la période 2014-2020.

"Le président de la République a marqué son souhait de parvenir à un accord", peut-on lire dans le communiqué de l'Elysée.

"Il a réaffirmé sa volonté que le budget de l'Union européenne, tout en restant compatible avec la maîtrise de nos finances publiques, contribue à la croissance et à l'investissement par le financement des politiques communes, en premier lieu la PAC dont les crédits doivent être préservés, la politique de cohésion ainsi que par de nouveaux instruments consacrés à la recherche et à l'innovation, aux grands projets et aux infrastructures", ajoute-t-on.

Est aussi rappelée la volonté du président français d'une mise en place "avant la fin de l'année" de propositions législatives sur "un mécanisme de supervision bancaire unique" qui pourrait être "mis en oeuvre de manière opérationnelle en 2013".

Selon un projet de compromis, l'Union européenne pourrait décider à Bruxelles de coupes supplémentaires dans son prochain budget et la Grande-Bretagne verrait son rabais préservé.

A Varsovie vendredi, François Hollande avait déjà plaidé pour "un budget à un niveau suffisant qui permette de préserver la politique agricole commune et les politiques de cohésion".

"Nous aurons à tenir cette ligne lors du prochain sommet européen et sans exprimer là encore de chantage ou d'ultimatum", avait-il ajouté.

A Cadix samedi matin, José Manuel Barroso a dit espérer un accord tout en admettant que ce serait "un exercice difficile".

De source française, on précise que dix régions de France attendent les fonds de cohésion européen, notamment pour des projets d'infrastructures.

Les dernières propositions de Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, visent à apaiser Londres et d'autres gouvernements désireux de limiter leur contribution au budget européen.

Mais des réductions dans le budget de la PAC ou dans les fonds de cohésion à l'intention des pays pauvres seraient rejetées à coup sûr par la France, principale bénéficiaire de la PAC, ou les anciens pays communistes d'Europe de l'Est.

Le projet de texte propose 27 milliards d'euros de coupes en plus de celles prévues par le plan soumis par la présidence chypriote à la fin du mois dernier.

Celui-ci réduit déjà de plus de 50 milliards d'euros le projet de budget pour 2014-2020, ce qui signifie que la baisse atteindrait maintenant les 80 milliards d'euros pour un budget de l'ordre de 1.000 milliards.

Elizabeth Pineau, édité par Gérard Bon