Paris (awp/afp) - La production industrielle a dégringolé de 2,1% sur un mois en mai, a indiqué vendredi l'Insee dans un communiqué, certaines industries très énergivores comme la chimie et le verre restant très en deçà de leur niveau d'avant la crise inflationniste.

"Cette année, le positionnement des jours fériés" et du vendredi 10 mai, coincé entre deux jours fériés et un weekend, "a pu amplifier les réductions d'activité en mai", avertit cependant l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Le 10 mai est en effet considéré comme un jour ouvré "normal" dans le traitement statistique de l'Insee, alors qu'il est possible que de nombreux salariés de l'industrie aient fait le pont ce jour-là, contribuant ainsi à une production industrielle inférieure à la normale.

En avril, l'indicateur avait progressé de 0,6% sur un mois, un chiffre revu en hausse de 0,1 point par rapport à la première estimation.

Le net repli enregistré en mai s'explique principalement par le recul de la production manufacturière (-2,7%), qui pèse plus de 80% de l'indice de la production industrielle.

Ce repli s'explique notamment par la chute de la production de biens d'équipement (-4,6% sur un mois), de matériels de transport (-0,7%) ou d'"autres produits industriels" (-3,5%) comme par exemple le "textile, habillement, cuir et chaussures" (-5,1%).

A l'inverse, la production a rebondi de 1,1% en mai dans la branche "industries extractives, énergie et eau", qui représente un peu moins de 20% de l'indice.

La production d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné, en hausse de 1,4% en mai, explique l'essentiel de ce rebond.

Sur les trois derniers mois (mars-mai 2024), la production industrielle est en recul de 0,4% par rapport à celle des trois mêmes mois en 2023.

L'Insee relève enfin que la production industrielle demeure bien en dessous de son niveau de 2021 dans une série de branches très consommatrices d'énergie, pénalisées par l'envolée des coûts de l'électricité et du gaz.

"Pour ces branches, la production des trois derniers mois (mars à mai 2024) reste ainsi en net retrait par rapport à celle du deuxième trimestre 2021 (dernier trimestre avant que les prix de l'énergie n'augmentent fortement), notamment dans la sidérurgie (-26,0%), la fabrication de produits chimiques de base (-14,7%), la fabrication de verre et articles en verre (-12,4%) et la fabrication de pâte à papier, papier et carton (-11,2%)", détaille l'Insee.

afp/al