* 32 milliards d'euros consacrés à la formation professionnelle

* Le gouvernement veut mieux cibler ceux qui en ont besoin

* Une formation dans les deux mois pour un chômeur sur deux (Actualisé avec discours de Hollande à Blois)

BLOIS, Loir-et-Cher, 4 mars (Reuters) - Le président François Hollande a annoncé lundi pour cette année une loi réformant la formation professionnelle destinée à mieux cibler vers les populations qui en ont besoin les quelque 32 milliards d'euros de fonds dévolus à ce secteur.

Le sujet était au menu du séminaire gouvernemental qui a réuni une douzaine de ministres autour du chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, et du chef de l'Etat français.

Lors d'un déplacement dans le Loir-et-Cher, le président a demandé pour ce printemps "une concertation entre les partenaires sociaux pour préparer un projet de loi sur la formation professionnelle et sur l'apprentissage qui devra à tous égards être prêt pour la fin de l'année".

"Son but est de réorienter les formations vers les chômeurs et les salariés qui doivent affronter les mutations technologiques", a dit le président, qui a notamment évoqué son souhait de donner priorité aux jeunes, aux salariés de plus de 50 ans et aux précaires, qui sont souvent des femmes.

Le chef de l'Etat a aussi prôné une accélération de l'accès des chômeurs à la formation.

"Avec cette réforme, un chômeur sur deux pourra avoir accès à la formation dans un délai de deux mois", a-t-il dit.

Prise pour cible par la Cour des comptes et plusieurs rapports parlementaires, la formation professionnelle souffre d'un manque d'efficacité notamment dû à la complexité de son organisation et l'opacité de la gestion des fonds partagée entre les partenaires sociaux, les régions et l'Etat.

55.000 ORGANISMES

François Hollande a lui-même déploré un système "complexe, cloisonné et inégalitaire".

Pour plus de clarté, le président a rappelé qu'avec la future loi sur la décentralisation, les régions seront à l'avenir chargées des "commandes de formation" tandis que Pôle Emploi "pourra suivre individuellement les chômeurs".

Le chef de l'Etat a aussi demandé de "mettre un peu d'ordre" dans les 55.000 organismes qui se partagent aujourd'hui la formation professionnelle, alors qu'un tiers seulement en fait son activité principale.

"Nous devons recentrer le système sur moins d'organismes et exiger plus de qualité", a-t-il dit, évoquant "un système de certification, de validation et d'évaluation pour que l'efficacité soit au rendez-vous".

"Nous n'a vons pas le droit d'offrir une formation qui n'est pas adaptée à un métier", a-t-il dit, rappelant la nécessité de se tourner vers les "métiers de demain" liés à la transition énergétique, les réseaux numérique ou les services à la personne.

François Hollande a, par ailleurs, demandé que la taxe d'apprentissage, qui représente environ deux milliards d'euros, soit entièrement utilisée à l'aide aux apprentis, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. (Elizabeth Pineau, édité par Jean-Loup Fiévet)