PARIS, 6 février (Reuters) - Les 5% des hommes les plus aisés vivent en moyenne 13 ans de plus que les 5% les plus modestes, selon une étude de l'Insee, parue mardi, qui met en lumière les inégalités des Français devant la mort.

Pour les hommes comme pour les femmes, lesquelles ont tendance à vivre plus longtemps, l'espérance de vie augmente à la fois avec le niveau de vie et le niveau de diplômes mais le risque de décès varie aussi selon les régions.

Ainsi, les hommes appartenant aux 5% les plus modestes, dont le niveau de vie moyen est de 470 euros par mois, ont une espérance de vie à la naissance de 71,7 ans, un chiffre qui atteint 84,4 ans pour les 5% les plus aisés, avec un niveau de vie moyen de 5.800 euros par mois.

Chez les femmes, les plus modestes vivent en moyenne 80 ans et les plus aisées 88,3 ans.

L'écart entre hommes et femmes est tel que, à partir de 1.300 euros de revenus par mois, l'espérance de vie des femmes dépasse celle des hommes parmi les 5% les plus aisés.

"Aux alentours d'un niveau de vie de 1.000 euros par mois, 100 euros supplémentaires sont associés à 0,9 an d’espérance de vie en plus chez les hommes et 0,7 an chez les femmes", relève par ailleurs l'Insee.

Selon l'institut, ces différences peuvent s'expliquer par les inégalités dans l'accès aux soins, les risques professionnels plus élevés dans certaines professions ou encore certaines pratiques, comme le tabagisme, plus répandues chez les Français les moins diplômés.

A l'inverse, un faible niveau de vie peut aussi être la conséquence - plutôt que la cause - d'une santé défaillante, parce que celle-ci peut faire obstacle à la poursuite des études ou à l'exercice d'un emploi.

L'Insee souligne par ailleurs les inégalités géographiques, l'Occitanie et les Pays-de-la-Loire étant les régions où la probabilité de décéder est la plus faible sur la période 2012-2016 - en tenant compte des variables comme le sexe, l'âge et le niveau de vie - tandis qu'elle est supérieure à la moyenne dans les Hauts-de-France ou en Normandie. (Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)