PARIS, 11 mars (Reuters) - Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a reconnu mardi que la ministre de la Justice et lui-même avaient reçu l'information de la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy, contrairement à ce que Christiane Taubira a affirmé lundi, sans connaître leur contenu.

Christiane Taubira a assuré lundi sur TF1 qu'elle n'en avait pas été informée avant vendredi dernier, date de la parution de l'article du Monde révélant l'affaire, et a insisté sur l'indépendance des juges d'instruction.

Or le parquet général a ouvert le 26 février une information judiciaire pour trafic d'influence et la ministre de la Justice a diffusé fin janvier une circulaire aux parquets leur demandant de faire remonter les informations en fonction de la gravité des faits et de la personnalité de leurs auteurs.

Après avoir eu connaissance, de "faits nouveaux, de présomption de trafic d'influence", les juges "ont saisi le parquet, le procureur de la République, qui a ouvert une information judiciaire (le 26 février-NDLR), qui en a averti le procureur général", a expliqué Jean-Marc Ayrault sur France 2.

"La garde des Sceaux a reçu une information, que j'ai eue moi-même ensuite, qu'il y avait une nouvelle information judiciaire qui avait été ouverte sur des faits extrêmement graves. C'est à cette occasion qu'on l'a appris", a-t-il ajouté.

"Mais on n'a pas (...) appris quel était le contenu des écoutes", a-t-il ajouté. "Nous ne savons pas ce qui a été dit dans ces écoutes par les uns ou par les autres."

Christine Taubira avait dit lundi ne pas avoir eu "l'information avant".

"Des magistrats du siège ne font rien remonter", avait-elle dit. (Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)