PARIS, 26 novembre (Reuters) - Le gouvernement français a décrété lundi, en conseil des ministres, la "mobilisation générale" contre l'homophobie en dévoilant un "plan d'urgence" face au regain d'agressions physiques et verbales contre des membres de la communauté LGBT ces derniers mois.

Ce plan, présenté par la secrétaire d'Etat chargée de la lutte contre les discriminations Marlène Schiappa "s'inscrit dans un contexte très préoccupant d'agressions physiques et de haine absolument inacceptable et intolérable", a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux lors du compte rendu du conseil des ministres à l'Elysée.

Cet "ancrage profond de l'homophobie et de la transphobie dans notre pays" "nous inquiète", a-t-il poursuivi. "Face à la situation, notre responsabilité est de mettre tous les moyens de l'Etat pour lutter à tous les niveaux et à tous les âges, c'est une mobilisation générale que nous lançons aujourd'hui. Il faut informer, marquer les esprits".

Première mesure de ce "plan d'urgence" en onze points, qui sera suivi l'an prochain d'un plan plus global, une campagne de communication nationale va être lancée en 2019 sur internet et dans la presse afin de lutter contre les préjugés et les stéréotypes.

Cette campagne sera complétée en parallèle par une campagne de sensibilisation menée dans les collèges et les lycées à partir de janvier 2019 et d'interventions en milieu scolaire par des associations agréées engagées dans la lutte contre la haine LGBT.

En réponse à une demande récurrente des associations LGBT, des "référents", formés à l'accueil des victimes d'actes de haine, vont être déployés dans les commissariats. Au niveau de la justice, une circulaire va être envoyée à l'ensemble des parquets "rappelant l'arsenal législatif et pénal" en la matière.

Marlène Schiappa recevra pour sa part "prochainement" les responsables des réseaux sociaux afin d'évoquer la lutte contre les discours de haine sur internet. Dans le cadre du plan d'urgence, des opérations de "testing" vont être menées pour tester la réactivité des réseaux sociaux dans la suppression des messages anti-LGBT.

Selon le ministère de l'Intérieur, le nombre de plaintes pour agressions homophobes a augmenté en un an de 15% depuis le début de l'année 2018. L'association SOS Homophobie fait quant à elle état d'une forte hausse des témoignages de 37% en septembre 2018, comparé à septembre 2017. (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)