PARIS, 7 juillet (Reuters) - Ségolène Royal a violemment taclé dimanche son ancienne protégée, Delphine Batho, estimant que l'ancienne ministre de l'Ecologie, remerciée cette semaine par François Hollande, avait trahi la confiance du couple exécutif en critiquant le budget.

Delphine Batho a accusé jeudi, lors d'une conférence de presse, le gouvernement d'avoir cédé à des groupes de pression liés au nucléaire et au gaz de schiste qui demandaient sa tête et a dénoncé un tournant de la rigueur.

"C'est un mauvais coup qui a été porté au gouvernement", a estimé la présidente PS de la région Poitou-Charente dans l'émission BFM Politique. "Quand on est dépositaire d'une confiance, on doit respecter ceux qui vous font confiance et qui vous confient des tâches éminentes."

"Quand on est ministre, on a plus de devoir que de droits. On a le devoir de continuer de se battre pour la cause qu'on est chargé de défendre", a-t-elle ajouté, soulignant qu'on ne réussissait pas "en tirant contre son camp ou en divisant."

La vice-présidente de la Banque publique d'investissement (BPI) a également jugé "scandaleux et choquants" les propos tenus par son ancienne porte-parole lors de la campagne présidentielle de 2007 qui a dénoncé le tournant de la rigueur du gouvernement qui "prépare la marche de l'extrême-droite".

"Si un ministre pense ça en étant au gouvernement, il ne fallait pas y rentrer ou il fallait le quitter beaucoup plus rapidement. On ne peut pas dire des choses pareilles", a estimé Ségolène Royal. (Marine Pennetier)